L'agent Don Meehan avait un message à livrer aux étudiants en droit de l'Université McGill: si vous êtes intéressés par le milieu du hockey, il y a de la place pour vous!

«À l'heure actuelle, neuf directeurs généraux et 15 DG adjoints sont des avocats de formation, tout comme de nombreux agents», a indiqué Meehan, qui est lui-même diplômé en droit de McGill (1975).

«Les gens pensent que les agents ne font que négocier des contrats. Mais ça ne représente que 15% de mon temps. Le reste du temps, je suis aux prises avec des questions d'impôts, d'immigration et de problèmes corporatifs. Le besoin d'avocats dans le hockey est quotidien.»

Et à écouter Meehan, ça en prendra quelques-uns pour régler le litige opposant la LNH à la Russie dans le dossier des ententes de transfert.

«Au moment du repêchage, certaines équipes ne sont pas très actives du côté de la Russie, raconte Meehan. Elles sont réticentes parce que les mouvements de joueurs sont trop incertains.

«La seule certitude qu'on a, c'est qu'il n'y a pas de règles qui tiennent en Russie en ce qui a trait au hockey et à la LNH.»

Selon Meehan, la LNH est bien au courant qu'elle devra tôt ou tard régler ce problème.

«Il faut être bien certain du statut d'un joueur en Russie avant de s'engager car, dans des cas comme ceux d'Alexander Ovechkin, d'Evgeni Malkin et de tant d'autres, il y a eu de sérieux litiges liés à leur transfert.

«J'ai proposé à Bill Daly (l'adjoint de Gary Bettman) d'être envoyé comme émissaire en Russie avec le mandat de régler l'entente de transfert avec la Fédération russe. Il faut trouver un consensus et leur démontrer qu'une entente serait bénéfique pour le hockey en entier.»

Pas près de revoir Perezhogin

Meehan avait invité son ami Bob Gainey à venir parler aux étudiants des défis que représente la plus récente convention collective de la LNH.

Mais lorsqu'il est question de hockey russe et que Gainey et Meehan sont assis ensemble, difficile de ne pas aborder le dossier d'Alexander Perezhogin, cet ancien du Canadien qui est retourné en Russie après avoir accepté un contrat de deux ans d'une valeur de 3,4 millions.

Perezhogin brûle la Ligue continentale (KHL) présentement.

Y a-t-il espoir de le revoir un jour dans l'uniforme du Tricolore?

«Je sais que son contrat en Russie vient à échéance à la fin de la saison, a convenu Gainey. Mais je n'ai reçu aucune indication qu'il était intéressé à revenir en Amérique. D'après ce que j'ai compris, il se sentait inconfortable ici.»

Meehan, qui est l'agent de Perezhogin en Amérique du Nord, a rappelé les circonstances qui ont mené au départ de son protégé.

«Perezhogin venait de compléter son premier contrat professionnel et il tombait dans la gamme de joueurs dont la situation est la moins attrayante, a noté Meehan. Avant d'atteindre l'arbitrage, le joueur se retrouve sans grand pouvoir de négociation.

«La KHL a convoité un certain nombre de joueurs dans cette situation. Dans le cas de Perezhogin, si le Canadien lui avait offert l'équivalent de ce qu'il reçoit en Russie, ça aurait défait l'échelle salariale de l'équipe.

«Mais en général, la KHL ne peut égaler les offres de la LNH. Les joueurs savent qu'en jouant là-bas, ils évoluent en deuxième division.»