Ça a été un match frustrant à plus d'un égard.D'abord, il y a eu ces deux buts refusés par les officiels. Le second, en particulier, a laissé les joueurs bouche bée.

Guillaume Latendresse croyait avoir déjoué Cam Ward, mais on lui a refusé le but car une infraction avait été appelée dans le camp des Hurricanes.

«L'arbitre m'a dit que le gardien avait eu le contrôle de la rondelle, mais je n'ai rien vu de tout ça, a expliqué Tom Kostopoulos. Il a donné un retour avec sa jambière, mais ce n'est pas ça avoir le contrôle du disque!»

«C'était mon deuxième but refusé de l'année, a noté Latendresse. Heureusement qu'on a pu marquer peu de temps après...»

Ça fronçait donc du sourcil dans le vestiaire parce que le Canadien s'était finalement trouvé un rythme en troisième période. «On pourrait s'apitoyer sur notre sort, blâmer les arbitres et être frustrés, mais on n'accomplira pas grand-chose de cette manière», a cependant rappelé le sage Mike Komisarek, qui avait retrouvé ses couleurs, hier.

Il avait passé la journée de samedi à répandre ses reflux gastriques un peu partout...

Tombés dans la trappe

Un match frustrant à plus d'un égard parce que le changement d'entraîneur en Caroline n'a rien changé au style des Canes, toujours aussi hermétique... et efficace contre le Tricolore.

«C'est frustrant parce qu'on est tombés dans leur trappe constamment dans les deux premières périodes, a noté Kostopoulos. Au lieu d'envoyer la rondelle profondément dans la zone, on essayait des passes difficiles en zone neutre et ça créait des revirements.»

«Même nous, au banc des joueurs, nous avions avait l'air un peu endormis, a reconnu Latendresse. On ne communiquait pas beaucoup entre nous. On a toujours de la misère contre eux...».

Les Hurricanes n'ont pas perdu en temps réglementaire au Centre Bell depuis le retour du lock-out (7-0-1).

Un trio de choc

Au-delà de son but refusé, Latendresse s'est distingué hier avec huit mises en échec. «Il s'est mis à cogner fort récemment et ça crée des chances en attaque car on voit que les défenseurs lui accordent du respect», a observé Kostopoulos.

«Je pourrais reprendre les propos de Steve Bégin qui disait que parfois, les mises en échec se présentent à toi et tu ne fais que saisir l'occasion», a dit Latendresse.

Leur trio a certes été le plus constant, hier. «Lors des trois derniers matchs au cours desquels ils ont été réunis (Kostopoulos, Latendresse et Lapierre), je trouve qu'ils ont fait du très bon travail, estime Guy Carbonneau. Ils mettent la rondelle derrière les défenseurs et effectuent un bon échec avant.

«En fatiguant l'adversaire, ça te permet de rester longtemps en zone adverse et même à le forcer à écoper de punitions.»

Si le style de jeu des Canes peut paraître éteignoir, il force néanmoins l'adversaire à travailler sans relâche.

«Ils mettent de la pression partout sur la glace, a expliqué Komisarek. Ils te font travailler le long des bandes, en zone neutre et derrière le filet.

«On a fait la même chose en deuxième moitié de rencontre, mais on aurait dû commencer plus tôt.»

Et c'est ce qui a laissé Carbonneau sur son appétit, hier.

«Si tu n'es pas prêt à piocher et à travailler plus fort qu'eux, ça ne fonctionnera pas», a-t-il dit.

Carbo n'a pas voulu blâmer personne en particulier, mais avec seulement 13:13 de temps de jeu, Alex Tanguay n'allait pas s'attirer de louanges.

«Je ne lui demande pas de donner des mises en échec comme Latendresse, mais lorsqu'il s'implique avec son coup de patin, qu'il est solide sur son bâton et qu'il va dans les coins de patinoire, il joue de meilleurs matchs, a indiqué le coach. Il n'a pas été le seul ce soir. Mais quand tu te tiens en périphérie, c'est dur de compter des buts dans cette ligue-là.»