Pendant que le Canadien cherche des façons de redémarrer ce semblant d'attaque à cinq, je pense bien humblement avoir trouvé la solution.

Malheureusement pour le CH, la solution, elle est à Long Island.

Tenez, j'ai même trouvé un nom à cette solution: Mark Streit. Vous vous souvenez de ce charmant garçon, non? Eh bien! Sans trop faire de bruit, le voilà qui est en passe de connaître une grosse saison dans l'uniforme des Islanders... Peut-être que le Canadien pourrait aller le chercher?

 

Évidemment que ça n'arrivera pas. Le gars est bien trop utile aux Islanders, qui doivent se féliciter d'avoir mis la main sur lui l'été dernier. Bien sûr, il s'agit du même homme qui a terminé la saison dernière avec 62 points, au troisième rang des pointeurs chez le Canadien. Il s'agit du même homme qui, en cours de saison, m'avait confié qu'il voulait rester à Montréal, et qu'il n'attendait qu'un petit coup de fil de Bob Gainey pour régler tout ça.

Sauf que l'offre espérée par le joueur suisse n'est jamais venue. Bizarre...

«Le Canadien avait fait deux offres en début de saison, puis plus rien après, m'a raconté son agent Pat Brisson hier. C'est sûr qu'il aurait aimé ça continuer à Montréal, mais en mai, on savait que le Canadien avait choisi d'aller dans une autre direction. Puis, le 1er juillet, environ 10 équipes se sont manifestées dans le cas de Mark.»

Aujourd'hui, Mark Streit est en feu à Long Island, comme en témoigne sa fiche de 24 points en 31 matchs. Six de ses sept buts ont été marqués en avantage numérique (tiens, tiens...). Streit est aussi le joueur le plus occupé de son équipe, avec une moyenne de 25 minutes et 12 secondes de jeu à chaque match. Pas si mal pour un gars dont on ne voulait plus par ici.

Le pire, c'est que ç'aurait été assez facile de le convaincre de rester. Tout ce que le Canadien avait à faire, c'était de démontrer un minimum d'intérêt. De lui offrir un petit chèque d'environ trois millions de dollars par saison, la somme visée par Streit à l'hiver 2008, selon plusieurs sources. Si le Canadien avait fait ça, probablement que Streit serait encore ici. Et probablement que le fameux jeu de puissance serait un peu plus puissant.

Mais le Canadien a jugé que le défenseur de 31 ans n'en valait pas la peine. Il a finalement choisi Long Island, là où il touche 4,1 millions cette saison, le chanceux.

Pendant que le Suisse impressionne, ses anciens collègues en bleu, blanc et rouge n'impressionnent plus personne. Cette saison, l'attaque à cinq du Canadien ne fait plus peur - elle était la 28e de la LNH avant les matchs d'hier - et on peut supposer qu'avec Streit à la pointe, les résultats seraient différents. De toute évidence, la direction montréalaise a grandement sous-estimé son impact à la ligne bleue. Et grandement surévalué l'apport d'Andrei Markov.

Pour enfoncer le clou, j'ajouterai que Streit n'est pas le seul ancien défenseur du CH à connaître un début de saison fracassant. À Edmonton, un certain Sheldon Souray avait déjà récolté 22 points en 28 matchs avant la rencontre d'hier soir contre les Canucks.

Parce que Souray a passé la saison dernière sur la liste des blessés, certains «experts» montréalais ont vite conclu que le Canadien avait bien fait de ne pas lui offrir un nouveau contrat au terme de la saison 2006-2007. Comme si Bob Gainey, après consultation auprès d'une cartomancienne, avait pu prévoir que Souray n'allait disputer que 26 matchs en 2007-2008. Mais cette saison, le gros défenseur est en forme, et c'est lui qui est employé le plus souvent chez les Oilers, avec une moyenne de près de 25 minutes de jeu à chaque rencontre.

Oui, le Canadien va probablement passer la saison à chercher des solutions pour redonner un peu de mordant à son attaque à cinq. Pendant ce temps, Sheldon joue à la hauteur de son talent, et Mark Streit est en train de s'établir à titre de défenseur numéro un, rien de moins.

Il y a quelqu'un au Centre Bell qui s'est trompé. Et pas à peu près.