On aimerait bien vous faire part de la formule magique qui relancerait le jeu de puissance du Canadien. Malheureusement, on n'a pas cette réponse. On est conscient que la perte de Mark Streit a été importante. Mais, malgré tout le respect qu'on a pour ce joueur suisse, cela ne peut pas être la seule explication.

Le jeu de puissance a produit deux buts à ses 35 dernières occasions. Cette semaine, il a donné un but en 16 occasions, but qu'il a remis lorsque Martin St-Louis a marqué en désavantage numérique.

D'autre part, il n'y a aucun doute que le Canadien possède suffisamment de talent pour envoyer un quintette efficace sur l'attaque massive. Tous ces joueurs connaissent bien le cahier de jeu nécessaire pour préparer les chances de marquer.

Alors, que se passe-t-il? Après une accumulation d'insuccès, l'être humain est sujet à perdre confiance. Présentement, les joueurs choisis pour le jeu de puissance ont perdu cette belle allure qui permet de placer au bon endroit un tir sur réception, cette confiance qui permet de choisir la bonne option avec la rondelle.

De fait, la seule solution qu'on peut suggérer c'est la patience tout en travaillant sur le renforcement positif lors des séances avec la vidéo et lors des entraînements. Et cette patience doit avoir son origine derrière le banc.

On sait bien que Guy Carbonneau cherche des solutions. Mais on ne croit pas que la présence du quatrième trio sur l'attaque massive soit la solution. Il faut regrouper un quintette capable de remplir le mandat et garder la foi. Après tout, ces joueurs-là ont offert le meilleur jeu de puissance de la LNH au cours des deux dernières années.

Au sujet des trios, la quatrième ligne a apporté une dose d'énergie. Mais tout au long de la semaine, l'attaque a été générée par le trio d'Alex Kovalev, Robert Lang et Alex Tanguay. Ces trois attaquants ont été présents pour cinq des six buts marqués par le Canadien au cours de la semaine.

Kovalev n'a pas marqué à ses 19 derniers matches. Par contre, l'Artiste obtient des chances et il créé des occasions pour ses compagnons de trio. De plus, il a offert de bonnes présences en désavantage où le Canadien a concédé un seul but en 12 occasions.

Quand le jeu de puissance ne fonctionne pas, une équipe doit avoir une production équilibrée de ses trois ou même quatre trios. Or, Matt D'Agostini a été le seul membre d'un autre trio à trouver le fond du filet au cours de la dernière semaine.

La perte de Saku Koivu a d'ailleurs ralenti cette ligne. À compter de la deuxième période face au Lightning, D'Agostini et Andrei Kostitsyn ne pouvait plus se nourrir de la belle intensité du capitaine qui leur refilait la rondelle à des endroits stratégiques avant de tomber au combat.

Carbonneau aurait certes aimé à ce moment-là que les Sergei Kostitsyn, Tomas Plekanec et Guillaume Latendresse comblent ce vide. Cela n'a pas été le cas même si Plekanec a dirigé 11 lancers vers les gardiens adverses lors des trois matches de la semaine.

À vrai dire, ce sont les arrières qui ont tenté de faire la différence. D'ailleurs, les trois derniers buts du Canadien ont été signés par des arrières: Patrice Brisebois, deux fois, et Andrei Markov.

Évidemment, il y a un danger à mettre ce fardeau sur les épaules des arrières qui ont de grosses responsabilités défensives au sein d'une équipe qui a marqué plus d'un but en une seule occasion à ses quatre dernières sorties.

Malgré tout, lors des trois matches de la semaine, le Canadien n'a accordé que six buts. Si tel a été le cas, c'est grâce à notre joueur de la semaine, Jaroslav Halak, qui a arrêté 75 des 81 lancers dirigés vers lui (92,5%). Dans les circonstances, on doit lui pardonner son seul mauvais but, le premier de St-Louis dans la victoire de 3-1 du Lightning de Tampa Bay.

On ne parlerait pas de ce faux pas si l'attaque massive produisait à un rythme normal. De fait, si le jeu de puissance occupait sa place habituelle parmi les meilleures unités de la LNH, le Canadien flirterait avec les Bruins de Boston pour le premier rang de l'Association de l'Est.

Dans toute cette histoire, la bonne nouvelle, c'est qu'on peut facilement cerner le problème. Il faut maintenant trouver la solution qui pourrait simplement être un but chanceux lors du prochain match en Caroline.