Le scénario ne se déroule pas comme prévu pour Pascal Leclaire à Columbus.

Son poste de gardien numéro un des Blue Jackets n'était guère menacé lorsqu'il a signé un contrat de trois ans évalué à 11,4 millions l'été dernier.

Mais une blessure à la cheville qui tardait à guérir et qui l'a finalement tenu à l'écart du jeu pendant une vingtaine de jours a permis au jeune gardien Steve Mason de se mettre en valeur. Depuis son retour au jeu à la mi-novembre, Leclaire a disputé seulement quatre des 12 dernières rencontres des Blue Jackets. L'autre gardien, Frederik Norrena, n'a pas joué depuis le 3 novembre.

 

Leclaire, premier choix des Blue Jackets en 2001 (huitième au total), est toujours intéressant à interviewer. Il est toujours d'un commerce agréable et ne craint pas de livrer ses états d'âme. Cette semaine encore, il s'est tenu loin des clichés.

«Si ça va bien? Correct, lance-t-il au téléphone. À mon deuxième match depuis mon retour, je me suis fait ramasser 7-2 et depuis ce temps-là, j'ouvre la porte du banc plus souvent que je ne joue (rires). Je ne suis pas habitué à ça. On est trois gardiens chaque jour dans les exercices et ce n'est pas l'idéal. Je ne sais pas ce qu'ils ont en tête. J'ai rarement vu ça, mais ce sont des décisions des entraîneurs et de l'organisation. Je vais rester correct, nous sommes des professionnels, on doit vivre avec ça.»

On peut difficilement blâmer l'entraîneur Ken Hitchcock d'utiliser le jeune Mason régulièrement. Le jeune homme de 20 ans, choix de troisième ronde des Blue Jackets en 2006, montre une fiche de 7-4-1, une brillante moyenne de 2,05 et un taux d'arrêts de .919 depuis son rappel des mineures.

Leclaire, 26 ans, n'affiche pas des statistiques très impressionnantes avec une fiche de 4-6, une moyenne de 3,75 et un taux d'arrêts de .876, mais il n'a jamais pu se faire justice en raison de sa blessure.

«Ça va mieux de ce côté-là, mentionne-t-il. Depuis 10 jours, je n'ai plus besoin de me faire enrubanner la cheville. Ça a été très difficile parce que je ne pouvais pas mettre de poids dessus et j'avais de la difficulté à me placer dans la bonne position devant le filet à cause de ça. En plus, j'avais perdu pas mal de souplesse.»

Leclaire traînait ce problème depuis le camp d'entraînement. «C'est arrivé vers la fin du camp. Derek Boogaard, du Wild, a glissé sur moi. Je me suis tordu le pied comme ça. C'était dérangeant, mais j'ai continué à jouer. Mais à un moment donné, c'est devenu trop difficile et j'ai dû arrêter pendant trois semaines.»

Le jeune homme de Repentigny, qui a été pressenti pour le match des Étoiles l'an dernier, n'a pas été le même gardien depuis son retour. «Ce n'est pas facile parce que je dois retrouver un rythme. Je suis habitué de jouer et je ne me considère pas comme un auxiliaire. Mais je prends ça au jour le jour. Une saison, c'est long et ça change vite. T'es bon un match et le lendemain, t'es un pourri. Et ça va de l'autre bord aussi.»

Incertitude

N'empêche que l'incertitude règne dans l'entourage de l'équipe au sujet des gardiens. «Si éventuellement il y a une situation, un échange ou je ne sais pas quoi, ce sont des choses qui font partie du hockey et que je ne peux pas contrôler. Je suis ici, à Columbus; les Blue Jackets, c'est mon équipe, et je travaille fort pour eux. S'il y a quelqu'un au deuxième étage qui prend une décision, je vais vivre avec. Ils ne pourront pas traîner trois gardiens ici, c'est un peu ridicule. Ils devront prendre une décision, pas juste pour moi mais pour les trois. Je ne suis pas seul dans ce bateau.»

Les gardiens des Blue Jackets doivent vivre cette situation particulière sans leur entraîneur des gardiens, Clint Malarchuk, qui est au repos. Malarchuk s'est tiré une balle à la figure à son ranch du Nevada en octobre. Le rapport de la police a conclu qu'il s'agissait d'un accident, mais n'a pas écarté complètement la thèse de la tentative de suicide en raison des antécédents de l'entraîneur.

«Clint nous manque, c'est sûr, répond Leclaire. Ils ont embauché Perry Elderbroom par intérim et il vient faire son tour de temps en temps; mais j'adorais travailler avec Clint et il était devenu un de mes grands amis. Tout le monde l'aimait parce qu'il détendait l'atmosphère et il donnait aux gars le goût de travailler. C'est toujours agréable d'avoir un entraîneur dans les alentours pendant les entraînements. Ça nous donne un peu de structure. C'est dommage qu'il ne soit pas là, mais en même temps, la santé est plus importante que le hockey. J'ai parlé à sa femme il y a deux semaines et elle me dit qu'il va mieux. J'espère pouvoir lui parler cette année, je ne suis pas au courant de tout, ce n'est pas de mes affaires. L'important, c'est qu'elle dise qu'il va mieux.»

Les Blue Jackets sont présentement au 13e rang dans l'Ouest avec une fiche de 12-13-3, à quatre points du huitième rang.