Alex Kovalev a prolongé à 16 matchs sa séquence sans avoir marqué.

Mais il a fait pire, hier.

Il a écopé d'une pénalité bien inutile en toute fin de troisième période alors qu'il a fait trébucher un adversaire en zone ennemie. Cette pénalité a coulé son équipe et gâché une belle soirée de travail de Carey Price.

Car une fois en prolongation, les Devils ont profité de la présence de Kovalev au cachot pour remporter une victoire du 2-1, et une fois encore hanter le Canadien en dépit de l'absence de Martin Brodeur.

 

Évoluant à quatre contre trois, les Devils ont multiplié les beaux échanges autour du filet de de Price. Patrik Elias a refilé la rondelle de l'autre côté de l'enclave à Zach Parise qui n'a eu qu'à tirer dans une cage déserte pour marquer le but vainqueur.

Malgré le point récolté, malgré ses 29 arrêts et sa sélection à titre de première étoile, Price était en beau fusil après le match.

«C'est sûr que je suis frustré. Je déteste perdre. Et je ne crois pas que quiconque puisse être content d'avoir perdu de la façon dont on vient de le faire», a lancé le gardien qui a vu sa séquence de victoires stopper à trois.

Price n'a toutefois pas condamné ouvertement Alex Kovalev.

Pesant ses mots, Guy Carbonneau n'a pas pointé directement du doigt sa supervedette lui non plus. Mais il a clairement indiqué que le geste était coûteux et que le moment pour le commettre était bien mal choisi.

«Les seules bonnes punitions sont celles qui sauvent un but. Toutes les autres, surtout à ce moment du match...», a lâché l'entraîneur-chef sans compléter sa phrase.

Carbonneau a ensuite repris en lançant: «Les arbitres venaient d'en donner une à nos adversaires. Tu savais qu'ils allaient vouloir équilibrer.»

Outre la pénalité de Kovalev, la deuxième portion du match a coulé le Canadien. Car s'il dominait les tirs 20-10 à la mi-match, le Tricolore en a obtenu six seulement en deuxième portion contre 21 pour les Devils.

De zéro à héros

Les gardiens Carey Price et Scott Clemmensen se sont livré un beau duel.

À chaque bout de la patinoire, ils ont fait cadeau d'un but à leurs adversaires. Mais ils ont aussi été brillants, volant des buts certains à plusieurs occasions.

Le Canadien a pris les devants lorsque Matt D'Agostini a sauté sur une rondelle que le gardien des Devils a échappée de sa mitaine sur un arrêt de routine. C'était son troisième but en quatre matchs depuis son rappel.

Les Devils ont ensuite nivelé les chances lorsque Price a pondu une rondelle sur un tir de loin de Jamie Langenbrunner. Price a effectué partiellement l'arrêt, mais la rondelle est ensuite apparue derrière lui pour lentement traverser la ligne rouge.

«Je croyais avoir serré les jambes suffisamment», a commenté Price, qui s'est repris avec de très gros arrêts aux dépens d'Elias.

Clemmensen se fait un nom

Radieux après sa première victoire en carrière contre le Canadien, Clemmensen savourait son moment de gloire.

«Si Martin n'était pas blessé, je n'aurais jamais profité d'une soirée aussi extraordinaire. Jouer ici, gagner ici, c'est formidable», a lancé Clemmensen.

«Pour avoir du succès dans la LNH, un gardien doit avoir une très mauvaise mémoire. Nous avons tous deux accordé des mauvais buts. Mais nous avons su les oublier pour nous reprendre ensuite. Il (Price) a été sensationnel à plusieurs occasions et j'ai eu ma part de bons arrêts», a ajouté le gardien qui s'est dressé, entre autres, devant Andrei Markov en première et Andrei Kostitsyn en fin de match.

À son deuxième séjour dans la LNH, avec les Devils, Clemmensen se fait enfin connaître.

«Être l'adjoint de Martin est à la fois le meilleur et le pire job dans la LNH. Tu gagnes souvent, mais tu joues très rarement. J'ai dû retourner dans les mineures et je profite d'une deuxième chance. La première fois, j'ai mis le pied dans la porte. Cette fois-ci, c'est le corps en entier que je compte faire passer.»

Fort d'une sixième victoire en sept matchs, il est en voie de réaliser son objectif.