Je vais vous confier un truc: si j'entends une autre rumeur concernant Mats Sundin et une certaine équipe montréalaise, je vais lancer mon Bobble Head de Richard Sévigny par la fenêtre.

Eh non, ce n'est pas terminé. Tel un ami trop saoul, la rumeur de Mats Sundin ne veut pas partir. Six mois plus tard, cette tenace rumeur est encore là, bien vivante, amplifiée par le récent périple californien de monsieur Bob, qui se serait rendu là-bas pour aller voir comment se portait le dieu suédois sous les palmiers. Il paraît qu'une dizaine d'équipes rêvent encore à Sundin, incluant une certaine équipe au maillot bleu, blanc et rouge.

C'est quand même incroyable, n'est-ce pas?

Depuis juin, on parle de Sundin presque sans arrêt. Bob Gainey a fini par nous dire que son club n'était plus dans la course, mais ça, c'était avant la visite en Californie.

Du côté de Sundin, quoi de neuf? Rien. Absolument rien. Son agent nous rappelle que la moitié de la ligue (ou presque) s'intéresse à lui, et que Mats va nous rappeler quand il va être prêt, merci beaucoup.

Le pire, c'est qu'on ne sait même pas si le principal intéressé veut jouer, ni dans quelle Association. En fait, on ne sait rien de Mats Sundin, sinon que la dernière fois qu'on l'a vu à la télé, c'était dans une pub de poker.

Tout ça me m'amène à poser cette autre question: on ne pourrait pas passer à un autre appel?

On parle de Sundin comme s'il s'agissait d'Ovechkin. On semble oublier que Sundin a 37 ans. On semble oublier qu'il n'a pas joué sérieusement depuis le mois d'avril. Dans quelle forme va-t-il se présenter si jamais il décide de revenir au jeu? Mystère...

Ensuite, il y a la question du fric. Un léger détail. On s'entend, le gars ne va pas sortir de cette mini-retraite pour le salaire minimum. Il va exiger un salaire décent. Par décent, on pense à quelque chose comme 3 millions d'ici la fin de la saison, peut-être un peu plus.

Or, le Canadien n'a plus un rond. En fait, le Canadien a un peu plus de 1 million à dépenser sous le plafond salarial, établi à 56,7 millions. À moins que Sundin ne décide de venir par ici pour pas trop cher, le Canadien va donc devoir couper dans le gras pour lui faire une place.

C'est pas mal plus facile à dire qu'à faire. Le Canadien a beaucoup de ces joueurs qui valent plus ici qu'ailleurs (Bégin et Dandenault, par exemple), et ces joueurs-là, personne ne va se battre pour aller les chercher sur le marché des échanges. Et personne ne va se battre non plus pour nos gars qui font peut-être un peu trop d'argent (Kovalev, quelqu'un?). Alors franchement, toute cette histoire n'a pas beaucoup de sens, surtout avec un type comme Bob Gainey qui a l'habitude de faire attention aux dépenses.

C'est vrai que Sundin est un pas pire joueur. Après tout, il a réussi l'exploit d'enfiler 78 points en 74 matchs la saison dernière avec une bande d'humoristes à Toronto. Vous admettrez qu'il fallait le faire. Il y a un cliché qui nous rappelle qu'on ne peut jamais avoir assez de bons joueurs, et celui-là, évidemment, est assez bon.

Mais ces hésitations, cette petite attitude de diva, cette allure du gars qui se croit si bon qu'il peut décider de reprendre le collier quand ça lui chante, franchement, ça commence à bien faire. Si les Leafs l'attendent encore, c'est parce qu'ils sont vraiment mal pris.

Le Canadien n'est pas dans cette position. En fait, le Canadien a des problèmes pas mal plus urgents à régler que le dossier Mats Sundin (apprendre à ses défenseurs à lancer en direction du bon filet, par exemple). Si Sundin veut venir ici pour pas cher, parfait. Sinon, qu'on enterre la rumeur une fois pour toutes. Cette folie a assez duré.