On a pensé que la présence d'un homme fort comme Georges Laraque allait calmer les ardeurs des adversaires du Canadien. Pourtant, on ne se gêne pas pour frapper les hommes de Guy Carbonneau.

Comment expliquer cette situation? Tout d'abord, Laraque ne peut tout de même pas se battre avec tous les joueurs qui se permettent des écarts de conduite. Si tel était le cas, il aurait un abonnement permanent au cachot.

 

Laraque a fait son travail dans la victoire de 4-0 face aux Sénateurs d'Ottawa alors que sa présence a empêché qu'un Chris Neil se défoule sur les joueurs du Canadien en fin de match. Mais, à Boston, ses chances d'engager un combat avec Milan Lucic n'étaient pas tellement bonnes.

De toute façon, les Bruins, tout comme les Flyers de Philadelphie par la suite, ont frappé sur une base régulière les joueurs talentueux du Canadien. On a retenu Lucic, mais c'est l'ensemble de cette équipe qui a joué avec intensité.

Dans les circonstances, on dira que la présence d'un homme fort n'est pas tellement utile d'autant plus que, sur le plan hockey, Laraque affiche un rendement de -4. Cela serait tout simplement regarder dans la mauvaise direction.

Le problème ne se situe pas au niveau de Laraque. La meilleure arme pour ralentir les ardeurs de l'adversaire a toujours été le jeu de puissance. Il faut créer de l'espace en attaque grâce à un jeu de puissance intimidant.

Toutes les grandes équipes avaient cette arme dans leur arsenal. Et, lorsque les experts ont prédit une grosse saison pour le Canadien, ils tenaient compte que leur attaque massive avait été la meilleure de la LNH au cours des deux dernières saisons.

Or, depuis le début de la saison, l'attaque massive produit à un rythme de 14,6% ce qui lui vaut le 25e rang dans la LNH. De plus, les choses se sont détériorées au cours des derniers matchs. Le Canadien a en effet été blanchi en 10 occasions à St.Louis (13:09 minutes). Pour la semaine, le Canadien a fait chou blanc en 18 occasions contre St.Louis (10), Philadelphie (2), Boston (2) et Ottawa. Ils ont ainsi porté leur séquence à 20 jeux de puissance successifs sans marquer.

Avec des joueurs aussi talentueux qu'Alex Tanguay, Andrei Markov, Alex Kovalev, Tomas Plekanec, Andrei Kostitsyn, Saku Koivu, Robert Lang, Sergei Kostitsyn, Chris Higgins, Guillaume Latendresse et Patrice Brisebois, ce jeu de puissance a passé 27:29 minutes sur la patinoire sans donner un seul petit but à leur équipe.

On avait pensé l'an dernier que la perte de Sheldon Souray allait ralentir la production du jeu de puissance, mais Mark Streit a brillamment pris la relève à la pointe droite. Cette année, on a décidé de muter Markov sur le côté droit. Il faudra peut-être réaliser que cet arrière est davantage un passeur qu'un tireur.

Malgré la défaillance de l'attaque massive, le Canadien a tout de même arraché quatre points sur une possibilité de huit au cours de la semaine avec des victoires contre Ottawa (4-0) et St. Louis (3-2).

La première victoire a certes été l'affaire du trio de Koivu, Tanguay et Higgins, qui a réussi un tour du chapeau. Mais ces trois joueurs n'ont pas été en mesure de maintenir le rythme tout au long de la semaine, même si Koivu s'est avéré l'attaquant le plus constant.

Sans un apport sur le jeu de puissance, le duo Plekanec-Kovalev a été absent de la feuille de pointage. Kovalev a sauvé la mise avec son but en fusillade, mais cela n'est pas inscrit dans sa fiche régulière.

D'ailleurs, cette victoire à St. Louis a été l'affaire d'Andrei Kostitsyn, qui a participé aux deux buts (un but et une passe) en temps réglementaire. Il était temps qu'il donne signe de vie parce qu'on ne l'avait pas vu lors des matchs précédents.

Quant à la défense, pour une rare fois, Markov n'a pas été le meilleur de cette escouade. Roman Hamrlik a été le plus solide tandis que Josh Gorges a bien répondu en l'absence de Mike Komisarek.

Finalement, un petit mot sur les gardiens. Jaroslav Halak a donné une chance à son équipe de l'emporter contre les Flyers. Quant à Carey Price, il a été excellent contre les Sénateurs, très ordinaire face aux Bruins et il a connu un match correct à St. Louis. La pression est forte sur le gardien et les arrières lorsque le jeu de puissance est en vacances.