L'explication de Robert Lang était tout à fait banale. «Il y a de petits détails desquels on s'est éloignés dans les derniers matchs, a-t-il soutenu en parlant des récents insuccès du Canadien. Il faut retrouver ces éléments qu'on faisait bien en début de saison.»

Voilà le discours d'un joueur qui arrive avec le Canadien.

Car pour tous ses coéquipiers qui étaient là l'an dernier, l'unité de mesure est différente.

Ce n'est pas seulement le niveau de jeu du début de saison qu'il faut essayer de retrouver, mais celui de l'an passé. «Je ne sais pas si tout ce qui entoure l'équipe cette année - le centenaire, le match des Étoiles ou les attentes de Coupe Stanley - ont peut-être distrait certains gars, mais on a de la difficulté à retrouver notre style de jeu de la saison dernière», a avoué Alex Kovalev avec à-propos.

«En ce sens, c'était peut-être une bonne chose de revoir nos erreurs sur vidéo de manière à mieux retourner vers la routine qui a fait notre succès.»

Jouer comme lors des premiers matchs est la première étape. La deuxième sera d'atteindre le rythme de croisière de 2007-2008. Mais ce ne sera pas tout... «Non seulement on veut retrouver notre niveau de l'an passé, mais le surpasser», a ajouté Tomas Plekanec.

Même si l'entraîneur refuse de dépeindre les 12 premiers matchs de sa formation sous un mauvais jour - le Canadien n'a que deux défaites en temps réglementaire après tout - il est allé dans le sens de ses vétérans, hier. «Personne n'est assez fou pour penser que tout allait bien, a dit Carbo. On gagnait, mais on avait des lacunes.»

Un dicton revu et corrigé

Vous connaissez le vieux dicton «la meilleure défense, c'est l'attaque»? Eh bien l'an dernier, le Canadien avait prouvé l'inverse, à savoir que la meilleure attaque part de la défense.

L'an dernier, en défendant l'approche défensive de son entraîneur, Alex Kovalev en avait surpris plus d'un. Il n'a toujours pas lâché le morceau. «On marque des buts, mais on en donne aussi beaucoup trop. Comme on accorde trop de surnombres à l'adversaire», a reconnu l'Artiste.

Il faut donc s'attendre à ce que Carbo, dès ce soir, demande à ses hommes de refermer la coquille quelque peu. «L'an dernier, on jouait bien défensivement et on arrivait quand même à marquer», a rappelé Carbo. Même qu'aucune équipe n'a marqué plus de buts que la sienne!

«En ce moment, toutefois, on pense trop de façon offensive.»

«C'est comme avec nos enfants, a ajouté l'entraîneur. Tu leur donnes de la corde pour qu'ils puissent prendre des décisions par eux-mêmes et à un moment donné, la corde se tend. Je peux vous dire qu'elle était pas mal tendue, samedi soir à Toronto!»

Revenir à leurs anciennes amours, à une mentalité «la défense d'abord», sera à l'agenda de l'équipe. Mais vous aurez beau élaborer les plus savants plans de match, les joueurs devront y mettre l'ardeur nécessaire.

«Tu peux avoir beaucoup de talent, mais sans effort, ça ne donne rien, a d'ailleurs insisté Francis Bouillon. Et notre effort récemment a été inconstant.»

«On s'est amenés à Toronto en pensant que ce serait facile, a renchéri Josh Gorges. On s'est laissés aller, et le réveil vient de sonner.»