George Gillett n'a peut-être pas planté de pancarte «À vendre» devant son Centre Bell et le vestiaire du Canadien.

Mais le propriétaire du Tricolore pourrait donner un coup de main à son entraineur-chef, Guy Carbonneau, en passant une petite annonce: équipe recherche bonnes habitudes de travail, discipline, cohésion.Trois aspects du jeu qui font cruellement défaut à l'équipe depuis deux semaines. Trois aspects du jeu dont l'absence explique le fait que le Canadien s'est contenté d'un petit point en fin de semaine devant deux adversaires vulnérables, à Columbus et Toronto.

Parce que quatre matchs les attendent au cours des sept prochains jours, Saku Koivu et ses coéquipiers échapperont au lundi noir qu'ils auraient vécu si Guy Carbonneau avait pu diriger un entraînement punitif.

Mais Carbo s'assurera certainement que personne n'oublie la dégelée de samedi.

«La meilleure nouvelle à tirer de notre fin de semaine est qu'on va maintenant se mettre à jouer au hockey. Après deux longs congés en trois semaines, on reviendra sur la patinoire dès mardi et on aura des matchs pour nous permettre de retrouver le rythme», assurait l'entraîneur-chef du Canadien après la défaite de 6-3 encaissée samedi.

Mais pour retrouver un rythme, les joueurs devront aussi retrouver de bonnes habitudes de travail et de la discipline.

«Je n'ai pas encore trouvé un tableau assez grand pour écrire le mot «discipline» en assez grosses lettres dans le vestiaire. Et il y a des gars qui coupent les coins. On doit revenir à la base», a poursuivi Carbonneau.

Aux yeux du capitaine Koivu, la dégelée de samedi servira de remède de cheval. «C'est dans la nature humaine d'oublier les erreurs qu'on commet lorsqu'on gagne. On s'est souvent dit après des victoires que nous avions bien des choses à améliorer, mais nous ne l'avons pas fait au match suivant. Ce soir, ça nous a rattrapés. Nous n'avons vraiment pas bien joué au cours des quatre ou cinq derniers matchs. J'espère que nous aurons tous saisi le message ce soir que les choses ne viendront pas d'elles-mêmes. Nous devrons travailler, revenir au concept d'équipe en nous préoccupant de notre défense d'abord pour mieux attaquer ensuite et surtout reprendre le contrôle sur l'indiscipline qui nous coûte très cher depuis le début de la saison.»

«Il y a de bonnes et de moins bonnes pénalités, analysait Francis Bouillon. Et depuis quelques matchs, nous écopons de beaucoup trop de mauvaises pénalités. On accroche parce qu'on ne patine pas, on réplique avec des coups de bâton. Ce soir, ça nous a coûté le match. On n'a pas connu une bonne fin de semaine. En fait, on n'a pas connu un gros voyage. On a gagné au Minnesota parce qu'on n'a pas donné de buts en 10 désavantages numériques et à Uniondale, on a été en mesure d'effectuer toute une remontée. Mais avant ce retour, on n'avait pas fait grand-chose de bon lors des deux premières périodes.»

Le robuste défenseur assure toutefois que lui et ses coéquipiers ne prennent pas l'opposition à la légère. «Si tu regardes les matchs à Uniondale, Columbus et Toronto, ça donne cette impression-là, mais ce n'est pas le cas. Ce qui nous tue, c'est qu'on ne met pas en application, lors des matchs, ce que l'on fait de bien à l'entraînement. On ne doit pas paniquer, mais on doit vite revenir à la base.»