Mikhail Grabovski file le parfait bonheur à Toronto. Il joue beaucoup et totalisait déjà six buts et huit points avant d'affronter le Canadien hier.

Six buts en 14 matchs, c'est le double de sa production totale en 24 matchs en carrière avec le Tricolore.

S'il reconnaît traverser une très bonne période, Grabovski assure qu'il était le même joueur l'an dernier.

 

Debout au centre du vestiaire des Leafs, l'ancien centre du Canadien a d'ailleurs tiré quelques flèches à l'endroit des membres de son ancienne organisation. Des flèches qui n'avaient pas seulement comme cible Guy Carbonneau.

«Je démontrais les mêmes choses l'an dernier à Montréal, mais les joueurs et l'entraîneur ne voulaient pas les voir», a clamé le jeune joueur de centre.

Mikhail Grabovski est sur une lancée. L'ancien attaquant du Canadien avait marqué cinq buts et ajouté une passe à ses trois matchs précédant le duel face au Tricolore hier.

Il pilote le meilleur trio des Maple Leafs de Toronto. Un trio complété par Niklas Hagman et Nikolai Kulemin.

«J'aime l'équipe avec laquelle je joue, j'aime mon entraîneur (Ron Wilson), qui me fait confiance et n'hésite pas à me donner des chances de me faire valoir. Cela dit, j'ai connu du succès au sein d'un très bon trio au cours des derniers matchs, mais nous avons perdu. Il faudra gagner ce soir», a ajouté Grabovski.

Pas de place à Montréal

Loin d'être outré par la sortie de son ancien jeune attaquant, Guy Carbonneau, s'est réjoui des succès du jeune homme.

Originaire de Postdam dans l'ancienne Allemagne de l'Est, Grabovski s'est contenté de trois buts et neuf points en 27 matchs disputés avec le Canadien. On se souviendra qu'il avait même fait faux bond à l'équipe en ratant l'envolée en direction de Phoenix après un revers de 6-4 à San Jose. Le jeune homme, mécontent d'avoir été retranché de la formation, avait alors décidé de bouder le club.

«On a toujours su que Mikhail avait du talent et du potentiel. C'est pour cette raison que le Canadien l'a repêché (quatrième ronde, 150e sélection en 2004). Mais Mikhail voulait jouer au sein des attaques massives et voulait plus de temps d'utilisation. Je n'étais pas capable de lui donner ça. À mes yeux, il ne pouvait pas déloger Saku Koivu ou Tomas Plekanec. Le changement d'organisation lui a fait du bien. Il profite, ici, d'occasions qui ne se seraient pas présentées à Montréal», a répliqué Carbonneau.

Un plan à long terme

À Toronto, Ron Wilson profite d'un atout dont plusieurs de ses homologues de la LNH aimeraient pouvoir profiter eux aussi. Du temps! Bien assis sur un contrat de quatre ans, Ron Wilson travaille donc en fonction de l'avenir plutôt qu'en fonction du présent. Cela lui permet de donner des chances à des jeunes comme Grabovski.

C'est pour cette raison que Mikhail Grabovski était sur la patinoire contre Saku Koivu hier soir à Toronto.

«Je ne commencerai pas à jumeler des trios pour protéger nos jeunes attaquants. Ils doivent apprendre. Je dois les développer. Nous demandons à nos joueurs de travailler et les résultats sont secondaires. Mikhail évolue au sein de notre meilleur trio. Il gagne en confiance et la chance s'est mise de son côté. Au lieu de frapper des poteaux, la rondelle touche le filet», assurait Wilson, qui ne s'en fait pas avec les prochaines séries.

«Ça me servirait à quoi de fouetter les jeunes joueurs de cette équipe pour qu'on s'accroche à une mince chance de terminer huitièmes si je ne leur apprends pas à jouer au hockey? À pas grand-chose. On pourrait accéder aux séries, mais ce n'est pas ma raison d'être en ce moment. Je pense et je travaille en fonction de l'avenir à long terme de cette organisation.»