Au travers des larmes, Patrick Kane a exprimé clairement les sentiments qui l'habitent concernant Denis Savard.

Kane était encore ébranlé, vendredi, au lendemain du congédiement de Savard à la suite d'un début de saison laborieux de l'équipe. Son remplaçant est Joel Quenneville, qui a déjà dirigé l'Avalanche du Colorado et les Blues de St. Louis. 

Kane, recrue de l'année dans la LNH la saison dernière, tentait encore d'absorber la nouvelle.

«C'était vraiment une relation d'amour, une relation où il voulait tout simplement retirer le meilleur de moi», a dit Kane.

Les Blackhawks ont offert un rendement de 40-34-8 grâce à de jeunes vedettes comme Kane et Jonathan Toews, la saison dernière. Cette campagne a amené une nouvelle énergie à leurs partisans, même si l'équipe a raté les séries pour la neuvième fois en 10 saisons.

Mais après un camp qualifié de «sans étincelle» par le directeur général Dale Tallon et un début de saison de 1-2-1, l'organisation a procédé à un changement.

Un gain de 4-1 contre Phoenix à domicile mercredi n'a pas été suffisant pour Savard, qui avait remplacé Trent Yawney en novembre 2006.

«C'est vraiment bizarre, si tôt dans la saison, a dit Toews. Ce n'est vraiment pas quelque chose que j'avais vu se dessiner. Nous prenons tous la responsabilité de nos propres actions, pour notre saison jusqu'ici. C'est dur.»

Dans l'esprit du défenseur Brian Campbell, le geste montre à quel point les dirigeants de l'équipe sont sérieux dans la volonté de gagner cette saison.

«Je pense que ça montre aux jeunes joueurs comment l'organisation est sérieuse, a dit Campbell, embauché comme joueur autonome cet été. Leurs attentes sont que nous participions aux séries. Et c'est mon avis que nous pouvons accéder aux séries.

«Ce n'est pas correct quand vous arrivez au mois d'avril et que vous dites, ah, bon, «eh bien on essaiera encore l'année prochaine'. Eh bien non, il y a des comptes à rendre et il vous faut être en séries, sinon les choses vont changer et il y a des gars qui ne seront plus dans ce vestiaire l'année prochaine.»

Est-ce qu'un changement était nécessaire?

«Ce n'est pas à moi de prendre cette décision, a dit Campbell. Je suis ici pour jouer au hockey et pour travailler fort, et c'est la personne en charge que je vais écouter et pour qui je vais travailler le plus fort possible, peu importe qui c'est.»

Quenneville revendique un dossier de 438-283-118 au fil de 11 saisons comme entraîneur. Il dirigera les Hawks pour la première fois record samedi, à St. Louis.

Quenneville, qui a dit que l'équipe «devrait agir de façon à devenir une équipe de séries», mentionne ne pas prévoir de changements dramatiques. Il a été très prudent quand on lui a demandé comment il gérerait la situation devant le filet avec Nikolai Khabibulin et Cristobal Huet.

«Nous sommes chanceux d'avoir deux gardiens solides, a commenté Quenneville. Il est encore tôt pour parler d'une orientation ou d'une tendance.»

Marc Bergevin, qui a joué sous les ordres de Quenneville, avec les Blues, agira comme adjoint au nouvel entraîneur.

«Il est solide, juste, et strict, a dit Bergevin au sujet de Quenneville. Son message est clair.»

Il remplace aussi une légende, ce qui n'est pas évident.

Premier choix de Chicago en 1980, Savard a joué durant 17 ans avec les Hawks, le Canadien et le Lightning, récoltant 473 buts et 865 passes. Avant son embauche en 2006, iI s'était joint au personnel d'entraîneurs de l'équipe en décembre 1997, comme adjoint à Craig Hartsburg.

«Sa contribution à l'organisation ne fait aucun doute, a dit Toews. Sur le plan personnel, je lui souhaite tout ce qu'il y a de mieux. C'est dur à avaler.»

Particulièrement pour Kane. Les deux étaient proches, et la réalité du départ de Savard l'a frappé par vagues, jeudi.

Kane a envoyé un message texte à Savard et il planifiait de l'appeler plus tard, vendredi, une conversation qui sera sûrement bien émotionnelle.

«Il a été mon premier entraîneur dans la ligue, a dit Kane au travers des larmes. Je pense que plus que tout, il était un grand ami. C'est difficile de le voir partir.»