Des Bruins plus intenses et plus hargneux ont bien failli damer le pion au Canadien, qui s'est assoupi après une première période tonitruante. Le match a basculé au fur et à mesure que les lancers s'accumulaient à l'avantage des Bruins.

«On a pris la route la plus facile, on croyait que le talent suffirait, a résumé Guy Carbonneau.

«Mais ça ne fonctionne jamais dans cette ligue-là. Dieu merci, Carey Price a été solide ce soir.»

Alex Kovalev a lui aussi déploré le niveau d'intensité qui est tombé à plat. «On a pris une avance de trois buts et on s'est littéralement assis dessus, a observé l'Artiste. Au lieu de jouer comme on le faisait en première et de continuer à attaquer, on a cessé de patiner. Ça nous est arrivé plusieurs fois, la saison dernière, de nous faire prendre de cette façon.»

 

Maxim Lapierre, qui a marqué un but en six lancers - en plus de rater deux chances en or - a confié que personne chez le Canadien n'avait trouvé cette victoire très convaincante.

«Disons qu'après le match, il n'y avait pas les célébrations habituelles dans le vestiaire, a soutenu la troisième étoile de la rencontre. Ça ne chantait pas beaucoup.

«On sait qu'on ne peut pas se permettre de jouer de cette façon-là trop souvent.»

Le match d'hier était aussi un peu l'inverse de matchs précédents.

«Lors des trois premiers matchs à l'étranger, nos débuts de matchs étaient ordinaires, a noté Carbo. On attendait de s'ajuster au style de l'adversaire. Ça a été le contraire ce soir, on a exercé un bon échec avant dès le début du match. Sauf qu'on a ralenti par la suite.»

Carbo aurait pu ajouter qu'à l'inverse des confrontations Bruins-Canadien de l'an dernier, où Zdeno Chara sortait souvent de ses gonds, ce sont les Bruins qui ont réussi hier à déranger certains des meilleurs éléments du Canadien.

Mike Komisarek et Sergei Kostitsyn, entre autres, ont péché par indiscipline.

Tous vers Laraque!

Ce ne sont pas vers les héros de la rencontre vers qui se sont rués les journalistes.

Non, ils ont tous bifurqué vers Georges Laraque!

Ce dernier n'a pas fait de détour pour expliquer sa présence dans le match.

«C'est une faveur que m'a fait le coach en quelque sorte, a-t-il expliqué. C'était un premier match à la maison devant la famille et les amis, et je me sens privilégié d'avoir disputé ce match.

«J'ai ressenti le fait que je n'avais pas eu d'entraînement complet avec l'équipe. J'en arrachais un peu. C'est la Ligue nationale, ce n'est pas une ligue de garage!»

Laraque n'a pas mis de temps à gâter ses nouveaux partisans en engageant le combat avec Shawn Thornton avec seulement 2:28 écoulées dans le match. «Ne vous étonnez pas trop, je risque de battre de vitesse ce temps-là à quelques reprises cette saison!»

Même s'il n'a joué que 5:28, le rendement du nouvel homme fort a plu à Guy Carbonneau.

«Je suis très content, il a fait ce qu'on lui avait demandé, a indiqué le coach. Lorsqu'il est en territoire adverse, c'est difficile de lui enlever la rondelle.»

Par la bande

Si les poteaux sont les meilleurs amis du gardien, les bandes sont parfois de mauvais compagnons. Carey Price a été victime d'un mauvais bond dans la dernière minute de la troisième pour voir les Bruins niveler la marque.

«C'était la troisième fois que ça arrivait dans le même coin de patinoire, a mentionné Carbonneau. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je vais m'assurer que les bandes soient vérifiées demain.»

À ce sujet, le vice-président aux opérations Alain Gauthier et son bras droit François Martindale ont d'ailleurs été vus en grande discussion entre la troisième période et la prolongation...