Pourquoi réparer ce qui n'est pas brisé? C'est ainsi que Doug Jarvis, le responsable de l'attaque à cinq chez le Canadien, entrevoit la prochaine saison.

Le Tricolore a terminé premier de la ligue en supériorité numérique lors des deux dernières saisons, en se fiant d'abord à Sheldon Souray, puis à Mark Streit pour donner le ton.

«Notre philosophie ne va pas changer, a expliqué Jarvis, hier. Il s'agit de continuer à établir notre tir au filet.

«C'est vrai qu'on se retrouve avec de nouveaux éléments à la ligne bleue. Mais on va commencer la saison avec Andrei Markov et Alex Tanguay sur le premier avantage numérique.»

Souray et Streit avaient comme mission de tirer sur réception, et leur travail a porté fruit. Cette saison, cette responsabilité incombera à Markov.

«Notre principal ajustement sera de déplacer Markov à droite, a confirmé l'adjoint de Guy Carbonneau. C'est lui qui va tirer au but. Je crois qu'il n'aura pas de misère à s'adapter. Je m'attends même qu'à ce poste-là, il passe encore plus de temps sur la patinoire.»

Jarvis a par ailleurs noté que Tanguay allait s'avérer utile du côté gauche en raison de sa mobilité, de sa vision du jeu et de ses qualités de passeur.

Que deviendra la «Kovy pass» ?

Dans les deux dernières années, la passe transversale de Markov à Alex Kovalev était l'un des principaux atouts du Canadien en attaque à cinq. Cela permettait de déplacer le jeu et de créer rapidement de l'espace.

Mais avec Markov à droite, qu'arrivera-t-il de cet outil?

Hier, par moments, Kovalev s'est entraîné à l'aile gauche, de façon à garder bien vivante cette option de passe transversale.

Mais si Kovy retourne à l'aile droite, Doug Jarvis prétend qu'il pourra être bien alimenté par d'autres joueurs que Markov.

«Je crois qu'à la pointe, des gars comme Tanguay ou Roman Hamrlik ont les qualités de passeur pour trouver l'ouverture.»

Selon Alex Tanguay, Kovalev demeure le quart-arrière de l'attaque à cinq car c'est lui qui détermine si la rondelle ira au point d'appui ou plus près du filet.

Un joueur sous-estimé

Pour Tanguay, que Mike Keenan employait peu en avantage numérique lorsqu'il jouait à Calgary, le changement de décor est rafraîchissant.

«L'avantage numérique du Canadien est reconnu partout dans la ligue, a-t-il soutenu. Pour les joueurs, c'est le fun parce que la rondelle bouge beaucoup.»

Tanguay reconnaît cependant qu'il est encore en période d'adaptation.

«J'ai observé le positionnement des gars en regardant les vidéos, mais ce n'est rien comme vivre l'expérience des matchs.»

Même s'il n'a pas joué beaucoup à la pointe dans les dernières saisons, Tanguay n'entrevoit pas de problème, surtout qu'il tient son partenaire Andrei Markov en très haute estime.

«En avantage numérique, Markov n'a peut-être pas la réputation de Nicklas Lidstrom et Brian Rafalski, mais il est pratiquement de leur calibre, a-t-il assuré.

«C'est l'un des meilleurs passeurs de la ligue et il possède aussi un très bon lancer. En jouant à droite, il va tirer plus souvent.»

On verra lors des premiers matchs si cette stratégie de confier le tir sur réception à Markov sourit au Canadien.

Mais si un jour, Carbonneau et Jarvis se croient à court d'options, ils pourront toujours se tourner vers Andrei Kostitsyn, qui a déjà évolué à la pointe au Biélorussie et avec les Bulldogs de Hamilton.

«Je crois que Carbo ne le sait pas», a dit Andrei, hier.

Compte tenu du fait que Kostitsyn possède l'un des meilleurs tirs chez le Canadien, il pourrait s'avérer une bonne solution de rechange...

Tel que prévu, Georges Laraque a patiné en solitaire, hier, sous la supervision de Scott Livingston, le coordonnateur du conditionnement physique chez le Canadien.

Chris Higgins, de son côté, manquait toujours à l'appel, ce qui signifie que Guillaume Latendresse a continué d'être employé à la gauche de Saku Koivu.

Un seul changement dans la composition des trios: c'est Tom Kostopoulos qui a complété le trio de Robert Lang et Sergei Kostitsyn, hier.

Kyle Chipchura, rétrogradé au quatrième trio, pratiquait en rotation avec Steve Bégin, Maxim Lapierre et Mathieu Dandenault.