Se pourrait-il que le Canadien passe les derniers jours de son prochain camp d'entraînement sur les Champs-Élysées plutôt qu'au Mont-Tremblant?

Samedi dernier, Luc Tardif et Éric Ropert, respectivement président et directeur général de la Fédération française de hockey de glace, étaient de passage au Centre Bell, où ils ont assisté au match Canadien-Wild dans la loge du président Pierre Boivin.

 

Les trois hommes ont entre autres discuté de la venue possible du Canadien à Paris dans le cadre des matchs en sol européen que la LNH insère depuis deux ans à son calendrier.

«L'idée a plu à M. Boivin, a confié M. Ropert à La Presse. Pour les Français, le hockey, c'est d'abord le Canadien de Montréal.

«Mais en même temps, il connaît la complexité du business, et il nous a dit d'être excessivement prudents et de demeurer réalistes.»

Du côté du Canadien, on a tenu à préciser que cette rencontre avait été informelle et qu'aucune démarche sérieuse n'était actuellement en cours entre le Tricolore et la Fédération française.

«On ne connaît pas toutes les ficelles, tous les mécanismes pour réaliser un tel projet, a avoué M. Ropert. Ce qu'on sait, c'est que si un tel match devait se faire un jour, il faudrait de toute façon s'entendre avec la Ligue nationale.»

Après avoir organisé des matchs, l'an dernier, dans deux marchés peu familiers avec le hockey (Tokyo et Londres), la LNH a décidé cette année d'interpeller des hauts lieux du hockey européen en présentant des matchs à Prague et Stockholm.

Sans prétendre que la France a un passé de hockey semblable à ces deux villes, Éric Ropert verrait bien un match de la LNH s'insérer dans la mouvance actuelle.

«D'un point de vue affaires, le marché français a un grand potentiel, même s'il n'est pas aussi développé qu'en Allemagne ou en Suisse, par exemple.

«On remplit l'aréna de Bercy (13 000 places) pour la finale de la Coupe de France. Et dans les 14 villes qui ont une équipe en Ligue Magnus (la ligue française de hockey), le hockey est le deuxième sport en salle pour le nombre de spectateurs, après le basketball.

«C'est sûr qu'au niveau national, le foot prend toutes les ressources financières et l'espace télé, admet M. Ropert. Mais maintenant que la Fédération française de hockey fonctionne de manière autonome, on est mieux équipés pour réaliser des projets qui vont aider à nous faire reconnaître au niveau national.»

La Fédération française veut entre autres soumettre sa candidature en 2010 pour l'obtention des Championnats du monde.

Peut-être l'an prochain

Au début du camp d'entraînement, Guy Carbonneau avait laissé entendre que le Canadien irait en Europe avant longtemps. «Je m'attends à ce que la Ligue nationale nous le demande très bientôt, avait-il dit avec un demi-sourire. Avec le Centenaire et des matchs spéciaux comme ceux de Hockeyville, la ligue a dû sans doute préférer ne pas trop nous en demander.

«Mais si on ne nous demande pas d'aller en Europe l'an prochain, ça devrait être pas longtemps après.»

Selon ce qui nous a été permis d'apprendre, la Ligue a déjà une bonne idée des équipes intéressées à se rendre en Europe l'année prochaine et des villes prêtes à les accueillir.

Il semble aussi que le dynamisme des promoteurs européens joue pour beaucoup dans la sélection des villes. Dans les derniers mois, par exemple, la ville de Prague s'est montrée convaincante afin de présenter une rencontre à laquelle participeraient les Rangers de New York.

Sa sélection, comme celle de Stockholm, a été confirmée lors du week-end du match des Étoiles, mais les joueurs des équipes en présence étaient au courant bien avant.

Si la Fédération française souhaite que son rêve devienne réalité, elle a intérêt à entreprendre ses démarches rapidement.