Lorsque Kyle Chipchura a donné les devants 1-0 au Canadien 35 secondes seulement après le début du match, les quelques milliers de partisans du Tricolore répartis aux quatre coins de la Place Banque Scotia se sont mis à rêver.

Au lendemain de sa victoire de 5-0 contre les Sénateurs au Centre Bell, le Canadien pouvait-il ajouter l'insulte à l'injure en venant surprendre cette mêne formation, à Ottawa?

 

La réponse est non.

Contre des Sénateurs privés de trois réguliers seulement - Mike Fisher, Antoine Vermette et Christoph Schubert -, le Canadien, qui comptait 12 joueurs de la Ligue américaine et des réservistes de la LNH (Koivu, Kovalev, Plekanec, Markov, Hamrlik et le plus vieux des frères Kostitsyn étaient à Montréal), ne pouvait espérer de miracle, s'inclinant finalement 3-1.

Mais les jeunes se sont bien défendus. Même que Guy Carbonneau souriait en dépit de la défaite et a fait leur éloge après la rencontre.

«Je suis extrêmement fier de ce que nos jeunes ont accompli ce soir. Quand j'ai consulté la formation d'Ottawa, je me suis dit que la soirée serait difficile, qu'on pourrait même subir une dégelée. Mais les gars ont travaillé extrêmement fort. En général, nos gars ont patiné avec eux durant tout le match», analysait Carbonneau.

Le retour d'Alfredsson

Nick Foligno a nivelé les chances en fin de première pour les Sénateurs. Le jeune attaquant a fait bien mal paraître Mike Komisarek qu'il a contourné facilement avant de déjouer Marc Denis d'un tir d'une seule main même en chutant.

Les Sénateurs ont mis le match hors de portée avec deux buts en fin de deuxième période. Chris Neil, avec un tir de l'enclave décoché en se retournant vers Denis, et Daniel Alfredsson, sur une échappée, ont enfilé leur premier but en matchs préparatoires.

Alfredsson, le capitaine des Sénateurs, a profité d'une passe parfaite de Jason Spezza pour se faufiler entre les défenseurs Pavel Valentenko et Shawn Bell... qui se demandent encore qui a bien pu filer comme ça entre eux.

Le fait que l'écran surplombant la patinoire de la Place Banque Scotia soit minuscule en comparaison avec le nouveau jouet de l'oncle George au Centre Bell leur a évité des reprises en format géant de la percée dont ils ont été victimes.

«Nous devions offrir une meilleure performance après le match de vendredi à Montréal et nous l'avons fait. Les choses n'étaient peut-être pas à point en première, mais par la suite nous avons pris le plein contrôle de la rencontre et leurs gardiens nous ont volé quelques buts», a indiqué Alfredsson. Ce dernier a même frappé une rondelle au vol dans l'enclave, atteignant la barre transversale en deuxième.

»Il faut les laisser japper!»

Quant au but de Chris Neil, il a récompensé le travail acharné du teigneux ailier droit et de ses compagnons de trio Jarkko Ruutu et Cody Bass. Bon! Les 544 buts de Maurice Richard ne sont pas menacés. Loin de là. Mais ces trois détestables dérangeront bien des adversaires cet hiver en les frappant rondement et en les invectivant pendant les arrêts de jeu. Mike Komisarek, Guillaume Latendresse et quelques autres joueurs du Canadien l'ont d'ailleurs appris à leurs dépens.

«Il ne faut pas tomber dans leur piège, mais les laisser japper. Ils vont se sortir du jeu eux-mêmes», a lancé Guillaume Latendresse après le match.

Remis de la blessure à la hanche subie mercredi, à Detroit, Latendresse a joué de l'épaule hier soir.

«Je veux redevenir le joueur que j'étais il y a deux ans. Je veux me servir davantage de mes épaules et recommencer à frapper», a-t-il indiqué, lui qui a distribué trois des 33 mises en échec du Tricolore. C'est Francis Bouillon, avec huit, qui a été le plus actif.

Des coupes imminentes

Rentré à Montréal après la rencontre, le Canadien affrontera les Panthers de la Floride ce soir au Centre Bell. Carey Price disputera tout le match. On reverra le trio de Plekanec, Kovalev, Kostitsyn alors que Mike Komisarek retrouvera Andrei Markov.

Suivront ensuite les inévitables coupes.

«Plusieurs de nos jeunes ont goûté à la LNH pour la première fois depuis le début du camp. Certains n'y goûteront peut-être plus jamais. Mais parce que nous avions autant de matchs en si peu de soirs et parce que nous avons dû composer avec des blessures, nos jeunes ont joué plus que prévu et ils en ont profité», a poursuivi Carbonneau.