Les Remparts n'ont pas besoin de ressusciter les morts, dimanche, pour éliminer les Saguenéens. Juste d'y mettre un peu de coeur, croit Kurt Etchegary.

«On doit plus jouer avec la peur de perdre», résume le centre du deuxième trio du club junior de Québec, qui mène 3-2 dans ce huitième de finale quatre de sept. Mais la série se transporte au Centre Georges-Vézina de Saguenay, dimanche après-midi (16h). Le vent a peut-être tourné.

«Après les deux victoires à Chicoutimi [mardi et mercredi], on n'avait pas cette nervosité nécessaire en nous», vendredi soir. «On était trop confiants», reconnaît Etchegary. Un cinquième match que les Remparts ont perdu 3-1.

«On se doit d'être un peu nerveux tout en gardant confiance. Treize mille personnes sont venues pour nous voir les éliminer. Mais ce n'était pas un problème de stratégies ou de plan de match, on a juste manqué d'intensité. Pour moi, on a manqué de coeur», insiste le numéro 19, avec franchise.

Etchegary était de l'aventure, l'an dernier, quand la bande de Québec a échappé une avance de 3-1 - même 3-0 - pour se faire sortir en sept par Halifax. Souvenir douloureux. «On s'en rappelle et on va s'assurer que ça ne se répète pas», lance-t-il, disant ne pas avoir besoin d'aborder le sujet avec ses coéquipiers. Avant d'admettre : «Si ça se passe mal demain [dimanche], peut-être que ça va devenir un sujet.»

«Mais ça ne se passera pas comme l'an passé. On a une meilleure équipe», assure-t-il du même souffle. «On n'a pas peur que ça arrive. On sait que cette année, on peut aller jusqu'au bout. Cette saison, on a battu Halifax [1er au classement général], on a battu Baie-Comeau [2e], on a eu une fiche de 8-1-1 à nos 10 derniers matchs réguliers! On ne rentre pas chez nous.»

Coup dur

Etchegary conçoit que la perte de leur meilleur buteur depuis le début des séries, Nick Sorensen, blessé, s'avère un coup dur pour les Remparts. «Mais on a beaucoup de gars capables de marquer dans l'équipe : Grigo, Erne, moi, Shaw», énumère-t-il.

Le Russe Mikhail Grigorenko et l'Américain Adam Erne semble s'être ennuyés de leur compagnon de trio suédois, vendredi soir. Les deux ont terminé la rencontre avec un différentiel de - 3.

Ils se retrouvent jusqu'à nouvel ordre avec Brent Turnbull patrouillant à l'aile droite. Un joueur davantage reconnu pour sa robustesse que ses habiletés offensives comme Sorensen. Turnbull a d'ailleurs été blessé à la cheville en bloquant un tir frappé, vendredi, en fin de deuxième période. Il a repris son poste au dernier tiers. «Ça fait juste mal quand mon pied est dans le patin», a-t-il confié, samedi, après l'entraînement.

«Grigo et moi, on joue bien ensemble et on sait à quoi s'attendre de Brent», indique Erne. Celui-ci insiste pour dire que les Remparts feront «tout ce que ça prendra» dimanche pour ne pas disputer un septième match, mardi. «Notre confiance ne doit pas diminuer. Il n'y a pas d'excuse», conclut celui qui cumule deux buts et trois aides en cinq matchs éliminatoires.

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Petite séance de décrassage

Patrick Roy ne s'est pas gêné pour faire patiner ses joueurs, samedi midi. Même lors du seul jour entre deux rencontres éliminatoires. «C'était pour se décrasser. Ce n'est sûrement pas hier [vendredi] qu'on s'est fatigués», a affirmé l'entraîneur-chef des Remparts, au sortir de la patinoire. Après une demi-heure d'exercices en situation de jeu, surtout en fond de zone, Roy a imposé 10 minutes de mountain, éreintants allers-retours de ligne à ligne.

Malgré le revers de 3-1 dans le cinquième match de la série contre les Saguenéens de Chicoutimi, vendredi, les patineurs de Québec gardent l'avance dans ce quatre de sept, 3-2. Le sixième affrontement a lieu aujourd'hui. Et le patron reste positif. «On a joué un match très ordinaire et on perd 2-1», le dernier but des Sags ayant été réussi dans un filet désert. «Si on patine et qu'on est sur la job, on est correct», en conclut Roy.

Quant au spectre de l'élimination après avoir pris une avance de 3-1, sort subi par les Remparts au cours des deux dernières années - même 3-0 en 2012 -, le Diable rouge en chef n'y croit tout simplement pas. «On est peut-être l'équipe de la Ligue qui a joué le plus grand nombre de séries dans les cinq dernières années, alors ça peut arriver, fait-il valoir. Mais dans les deux dernières années, trois fois sur cinq qu'on a mené 3-0 ou 3-1, on a sorti l'autre club», tranche-t-il, posant le portrait de façon plus globale.

«Si ça nous a dérangés, on n'est pas très forts et on ne mérite pas d'aller plus loin. Si ç'a réussi à créer un doute [chez nos joueurs], je n'en reviens pas!» s'exclame Roy. Les Remparts ont livré 12 séries éliminatoires dans les cinq dernières années, dont deux demi-finales (2009 et 2011). Les Olympiques de Gatineau, en 2011, et les Mooseheads de Halifax, en 2012, les ont renversés même s'ils avaient le dos au mur tôt dans la série.

Les Remparts ont pris la route du Saguenay samedi après-midi, vers 15h, pour livrer la rencontre de dimanche, dès 16h, en pleine possession de leurs moyens.