Le beau conte de fées aura subitement pris fin. Contre la sélection junior canadienne, celle du Danemark n'a pu poursuivre son tournoi historique, continuer à faire mentir les pronostics et contrarier les dieux du hockey.

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La petite équipe menée par Olaf Eller avait conquis le coeur des Torontois en l'absence de la formation canadienne, qui évoluait à Montréal au début du tournoi. C'est finalement la même foule qui a applaudi vendredi, à l'Air Canada Centre, son élimination en quarts de finale au Championnat mondial junior. Cruel, mais prévisible.

On ne se livrera pas à des jeux de mots pâtissiers dans ce texte - « déconfiture danoise », par exemple -, ce serait manquer de respect à ces 22 joueurs qui se sont bien battus, mais se sont finalement inclinés 8-0 devant une formation canadienne implacable et, disons-le, bien supérieure.

La victoire de l'équipe canadienne lui ouvre la porte à la demi-finale d'un tournoi qu'elle n'a pas remporté depuis 2009. La troupe de Benoît Groulx a donc rendez-vous avec la Slovaquie dimanche, un adversaire largement à sa portée, puisqu'elle l'avait vaincu au compte de 8-0 en tour préliminaire. L'autre demi-finale va opposer deux adversaires plus égaux: la Suède et la Russie.

L'espoir du Canadien Zachary Fucale a réussi vendredi son deuxième blanchissage du tournoi. En trois matchs, si on tient compte des 14 lancers danois, il n'a accordé qu'un but en 54 tirs.

Le Danemark, lui, a remporté cette semaine la première victoire de son histoire au Mondial junior en défaisant la Suisse. Pour la première fois, l'équipe termine le tournoi sans être reléguée à la deuxième division internationale.

Bombardement en règle

Le gardien danois George Sorensen avait souvent permis à son équipe de garder la tête hors de l'eau dans le tournoi, du haut de ses 5'9. Mais il n'a pu résister au bombardement en règle - 50 lancers - que lui a réservé, ainsi qu'à son remplaçant, le Canada.

Les Danois réussissent pourtant à limiter les dégâts dans les 10 premières minutes. Mais à la mi-période, Connor McDavid contourne le filet, perd pied et, au beau milieu d'une chute, réussit à remettre à Curtis Lazar qui enfile adroitement la rondelle entre le gardien Sorensen et le poteau.

À cinq minutes de la fin de la période, Sam Reinhart double la mise en profitant d'une rondelle libre dans une mêlée.

La deuxième commence à 2-0. Les Danois ont toujours quelques espoirs, même si les Canadiens sont clairement dans une classe à part. À part le premier trio de Nikolaj Ehlers, d'Oliver Bjorkstrand et de Mads Eller, les autres lignes danoises sont outrageusement dominées.

La deuxième période est vieille de près de 8 minutes quand le jeune Lawson Crouse, 17 ans, marque sur une passe de Frédérik Gauthier. C'est son premier filet du tournoi et même son premier point. Crouse devrait être l'un des dix premiers joueurs appelés au prochain repêchage.

Moins de trois minutes plus tard, Connor McDavid fait mouche. Son deuxième but du tournoi est de toute beauté et mystifie le gardien Sorensen.

La deuxième prend fin au compte de 5-0 après un autre but de Curtis Lazar sur une passe lumineuse du défenseur Joe Hicketts.

La foule comme un baume

Il faut trois minutes en troisième pour que Nick Paul fasse 6-0. Puis Brayden Point, sur des passes de McDavid et Lazar, fait 7-0.

À ce moment, le match devient presque gênant. Olaf Eller décide que Sorensen a assez souffert et envoie Thomas Lillie dans la mêlée.

Le gardien substitut a failli réussir un petit blanchissage, mais Nick Ritchie l'a déjoué pour faire 8-0 à une minute de la fin.

Seule ombre au tableau pour l'équipe canadienne, Robby Fabbri s'est blessé à une jambe en première période et n'est pas revenu au jeu. Au moment de mettre sous presse, on ignorait dans quel état il était.

Mince consolation pour les Danois, la dégelée de vendredi n'était pas la pire de leur histoire. Les Suédois et les Finlandais les ont déjà battus au compte de 10-1 au Mondial junior. Un petit baume a été appliqué sur la défaite danoise quand la foule a chaudement applaudi ses joueurs à la toute fin du match. Une fin presque heureuse pour l'équipe-surprise du tournoi.