Sous-estimer les chances de son équipe face au Canada est devenu une tactique populaire parmi les entraîneurs des différentes nations au Championnat mondial de hockey junior.

Tout d'abord, il y a eu l'entraîneur suisse Christian Wohlwend, qui avait affirmé que le Canada écraserait son équipe deux jours avant que l'unifolié l'emporte haut la main 8-2 en quarts de finale. C'est maintenant au tour de l'entraîneur tchèque Filip Pesan de tenir des propos similaires.

Pesan a en effet mentionné que seule une intervention divine pourrait permettre à son équipe de battre le Canada.

«Les miracles sont possibles. Nous serons prêts», a lancé Pesan mercredi après une séance d'entraînement au KeyBank Center.

Plusieurs joueurs canadiens croyaient que les critiques de Wohlwend envers l'équipe suisse - la plus jeune du tournoi - étaient en quelque sorte un stratagème qu'il utilisait afin de motiver ses joueurs et de surprendre le Canada. Ils pensent la même chose des déclarations de Pesan.

«Un autre?, s'est exclamé l'entraîneur-chef du Canada Dominique Ducharme. Nous nous concentrons sur ce que nous avons à faire. Ce n'est pas très original.»

«Je ne crois pas qu'ils se donnent assez de crédit, a ajouté le capitaine Dillon Dube. Je crois qu'ils tentent de se mettre le moins de pression possible jusqu'à la toute fin. Je crois aussi que tout le monde met la pression sur le Canada cette année, parce que nous sommes une équipe dominante.

«Parce que nous sommes l'équipe qui a terminé en tête du classement du Groupe A, ils tentent de nous mettre de la pression et ils veulent que nous croulions.»

Même si les Canadiens ont eu le dessus 9-0 face à la République tchèque, le 20 décembre, lors d'un match préparatoire, il ne s'agissait pas là d'un vrai test. Le Canada venait alors tout juste de terminer son camp de sélection et évoluait sans Dube et le défenseur Dante Fabbro. Les Tchèques, eux, venaient tout juste d'arriver au Pays et ont disputé la partie sans plusieurs de leurs joueurs importants.

Depuis cette rencontre, la République tchèque en a impressionné plus d'un au cours du tournoi. La troupe de Pesan a récolté un dossier de 3-1-0, terminant au deuxième rang du Groupe B derrière les Suédois, qui sont demeurés invaincus. Elle a ensuite défait la Finlande 4-3 en tirs de barrage lors des quarts de finale mardi, afin d'accéder aux demi-finales.

Josef Korenar, Martin Necas et Filip Zadina figuraient parmi les joueurs manquants lors du premier affrontement entre le Canada et la République tchèque. Korenar a repoussé 51 tirs lors de la victoire de son équipe en quarts de finale, tandis que Necas s'est hissé au deuxième rang des pointeurs du tournoi avec une récolte de trois buts et six mentions d'assistance. Zadina a quant à lui enfilé cinq buts et a obtenu une aide.

La République tchèque possède également la deuxième meilleure unité en avantage numérique. La troupe de Pesan a récolté un pourcentage de réussite de 50% lors des supériorités numériques. La seule autre équipe à avoir montré un meilleur dossier à ce chapitre est le Canada, qui a obtenu 52,63% de succès avec l'avantage d'un homme.

«Ils ont du talent, nous le savons, a mentionné Ducharme. En attaque, ils ont plusieurs joueurs talentueux qui peuvent marquer des buts. La meilleure façon pour nous d'écouler nos pénalités serait de ne pas en écoper du tout.»

Les joueurs de l'équipe canadienne croient également avoir évolué au cours du tournoi. Les hommes de Ducharme ont eu le temps de développer une chimie entre eux, puisque l'entraîneur n'a pas jonglé avec les différents trios.

«Je crois que nous aurons besoin des quatre lignes tout au long du tournoi, a affirmé Robert Thomas, qui a combiné quatre buts avec ses compagnons de trio Taylor Raddysh et Boris Katchouk lors du match préparatoire contre les Tchèques. Nous avons démontré que toutes les lignes étaient capables de produire. Nous allons continuer ainsi.»

Victor Mete, prêté par l'organisation du Canadien de Montréal, était de retour à l'entraînement lors d'une brève séance de 30 minutes, mercredi après-midi. Ducharme a insisté sur le fait que le défenseur serait de retour à 100% pour la rencontre de jeudi. Le défenseur a subi une blessure au bas du corps durant le duel opposant le Canada aux États-Unis, vendredi dernier.

Carter Hart sera devant la cage du Canada face aux Tchèques, même si Ducharme a affirmé que son gardien de but ne serait plus autorisé à poursuivre sa superstition qui veut qu'il soit le dernier joueur à quitter la patinoire à la fin de chaque période. Hart a dû attendre près de 10 minutes lors du match de mardi pour que le gardien suisse Matteo Ritz quitte la glace.

«C'est terminé de toute façon, a conclu Ducharme. Il va connaître un bon match. Ces choses-là sont drôles, mais c'est maintenant derrière lui. Il est prêt à jouer demain.»