L'Américain Troy Terry a fait un Jonathan Toews - ou un T.J. Oshie - de lui-même. Ce choix de cinquième ronde des Ducks d'Anaheim en 2015 a vécu son moment de gloire mercredi après-midi en marquant trois fois en fusillade pour permettre aux Américains d'éliminer les Russes 4-3 en demi-finale du Championnat mondial junior au terme d'un match âprement disputé devant un autre Centre Bell dégarni de spectateurs.

Il n'y avait toujours pas de maître après trois périodes et dix minutes de prolongation lorsque les deux équipes ont chacun envoyé leurs cinq tireurs pour la fusillade.

Toujours à égalité après dix tirs, les équipes avaient le loisir pour la seconde ronde d'envoyer le même tireur, comme l'avaient fait à l'époque le Canada avec Toews ou les Américains avec Oshie. Le gardien Tyler Parsons, 19 ans, un choix deuxième ronde des Flames de Calgary en juin, a cédé devant Denis Guryanov, avant de bloquer partiellement un tir d'Alexander Polunin, puis d'être sauvé par la barre transversale.

Terry, aucun lien de parenté avec Chris, du Canadien, et l'un des leaders offensifs à l'Université de Denver avec 17 points en 18 matchs, a marqué son deuxième but successif dans la deuxième ronde de la fusillade. «Je ne pense pas qu'on puisse associer mon nom à celui de Oshie, nous ne sommes pas de la même catégorie, mais c'est une sensation extraordinaire et un grand moment pour le pays. C'est aussi une victoire importante pour notre génération de joueurs américains nés en 1997 car nous n'avions jamais vaincu la Russie en compétition internationale.»

Le jeune homme originaire de Denver a battu chaque fois le gardien Ilya Samsonov, un choix de première ronde des Capitals de Washington, de la même façon: une feinte habile avant de glisser la rondelle entre les jambières du gardien.

«C'était ma stratégie lors du premier tir, a expliqué Terry, qui tremblait encore d'émotions dans la zone mixte d'interviews. Il est tellement gros qu'un tir entre les jambières demeure l'une des seules bonnes stratégies contre lui. Je n'ai pas trop réfléchi lors des fois suivantes. J'attendais de voir comment il réagirait mais j'ai opté pour le même endroit.»

Les Américains menaient pourtant 3-2 en troisième grâce à deux buts du choix de première ronde des Sénateurs d'Ottawa en 2015, Colin White, à chaque fois grâce à la complicité du jeune surdoué des Coyotes de l'Arizona, Clayton Keller, mais la Russie a provoqué l'égalité en début de troisième grâce au deuxième but du match de Denis Guryanov, choix de première ronde, 12e au total, par les Stars de Dallas, actuellement avec le club-école des Stars dans la Ligue américaine.  

Kirill Kaprizov, cet attaquant de 5 pieds 10 pouces et 190 livres qui bat des records offensifs pour un joueur de 19 ans dans la KHL et un choix de cinquième ronde du Wild du Minnesota en 2015, avait ouvert le pointage en milieu de première période. Il s'agissait pour le capitaine des Russes d'un huitième but en six matchs dans ce tournoi.

Le premier choix du Canadien en juin, 9e au total, le défenseur Mikhail Sergachev, a connu un bon match dans l'ensemble au sein de la deuxième paire de l'équipe, après une première période en demi-teinte.

Le jeune homme a connu ses meilleurs moments en prolongation avec deux tirs au but. Il avait été plus timide offensivement dans les deux premières périodes. Son temps d'utilisation n'a jamais cessé d'augmenter au fil du match et il a terminé la rencontre avec le plus haut total de son club, 25:54.

Il était néanmoins inconsolable après la rencontre. Sa voix était presque inaudible. «Cette défaite en fusillade fait mal. Nous étions si proche. Je n'ai pas été assez patient en prolongation lorsque j'ai eu mes chances de compter. Je voulais trop compter le but gagnant.»

Les États-Unis atteignent la finale pour la première fois depuis 2013. Ils attendent le gagnant du match entre la Suède et le Canada.