À voir la physionomie de Serge Beausoleil et à écouter ses commentaires mardi après-midi, on n'aurait jamais deviné que l'Océanic de Rimouski avait perdu 7-3 la veille, et que ses joueurs marchent maintenant en bordure d'un précipice. Pendant une dizaine de minutes, il a affiché le côté savoureux de sa personnalité, badinant avec les journalistes et multipliant les boutades.

Dans les moments sérieux de son point de presse, car il y en a quand même eu quelques-uns, Beausoleil a mis l'accent sur le moment présent.

«La première façon de relancer l'équipe est d'éviter de trouver des coupables et de chercher des excuses, a expliqué Beausoleil. On doit faire face à la situation; on ne joue pas du bon hockey. On a toujours voulu s'ancrer dans le présent. Ce que je vois, ce sont des gars qui ne sont pas ancrés dans le présent.»

Avec un dossier de 0-2, le temps n'est certes pas venu de penser au-delà du duel de mercredi soir contre les Remparts de Québec, qui sera assurément le dernier de l'Océanic s'il ne parvient pas à arracher la victoire.

«Quand vous me dites qu'on a quatre matchs à gagner sur cinq (jours), je vais "paqueter mes petits" et rentrer chez moi, a-t-il illustré. L'objectif a toujours été le même, et c'est de gagner la prochaine partie. Et les Remparts auront le même objectif. C'est un défi qui est immense. Et ça adonne bien, car nous sommes une équipe qui relève bien les défis habituellement.»

Beausoleil pourrait aussi se tourner vers un passé agréable, qui inclut cinq victoires consécutives de l'Océanic sur la patinoire du Colisée Pepsi, dont trois pendant la finale de la LHJMQ. Si cette statistique résonnait bien dans ses oreilles, Beausoleil est néanmoins revenu sur l'importance du moment actuel.

«Ces matchs n'ont pas été parfaits, loin de là. On perdait 4-1 dans le sixième match (de la finale), on n'allait nulle part et tout à coup, une étincelle naît, on s'embrase et on commence à jouer du hockey de qualité. En ce moment, on attend peut-être un peu trop après l'étincelle. C'est à nous de créer l'étincelle et on va aller dans ce sens-là avec les gars. J'ai bon espoir qu'on va les rallumer.

«Pour créer cette étincelle, a-t-il renchéri, il faudra rester dans le présent. Ça semble redondant, mais la performance de haut niveau est toujours liée à une immersion totale dans le présent. Si tu penses à ce que les dépisteurs vont penser, ton père, ton coach, tu n'es pas dans le présent. Et si tu n'es pas dans le présent, alors tu ne joues pas du bon hockey.»

Beausoleil a continué de s'amuser aux dépens des représentants des médias lorsqu'un journaliste a voulu connaître l'identité de son gardien en vue du match de mercredi.

«Vous êtes vraiment prévisibles avec vos questions par rapport aux cerbères!», a-t-il d'abord lancé, sourire aux lèvres.

«Bien franchement, a-t-il ajouté avec un peu plus de sérieux, nos deux gardiens sont meilleurs que ce qu'on voit en ce moment.»

En fait, selon Beausoleil, le rendement de ses deux portiers représente plus la règle que l'exception depuis le début du tournoi.

«(Zachary) Fucale joue du très gros hockey, mais dans l'ensemble des prestations, il y a beaucoup de gardiens qui peuvent être meilleurs, et les nôtres sont là-dedans.»

Malgré la précarité de la situation dans laquelle se trouve l'Océanic, Beausoleil assure que ses joueurs n'ont pas le moral dans les talons.

«Ce n'est pas lourd, mais les gars n'aiment pas perdre. On n'a pas été habitués à gérer des séries de défaites. On a toujours trouvé des solutions pour revenir sur nos pieds. Les gars sont plus en mode solution qu'en mode désespoir. Les deux prochains jours vont nous permettre de ramener le sourire dans les visages.»