C'est ce soir qu'aura lieu à St. Catharines le match annuel regroupant les meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey junior. Et les partisans de la LHJMQ y verront un nombre record de visages connus.

Le circuit Courteau y dépêchera 14 représentants, un sommet depuis que la formule actuelle des équipes Cherry et Orr a été adoptée, soit en 1996.

«Il se passe des choses intéressantes pour la LHJMQ, observe un recruteur d'une équipe de la LNH. Si on regarde le match des espoirs, il y aura plus de joueurs de la LHJMQ que de l'Ouest et de l'Ontario. Je ne me souviens pas d'avoir vu ça.»

Notre observateur a bonne mémoire. Ce sera effectivement la première fois que le circuit québécois y est plus représenté que les deux autres ligues juniors au pays. Il était arrivé à deux reprises que la LHJMQ y compte plus d'espoirs que la Ligue de l'Ouest. Mais dépasser l'Ontario, c'est une première.

Les deux autres circuits y enverront 13 joueurs. On peut donc parler pratiquement d'une égalité, mais quand on pense qu'en 2014, la LHJMQ comptait 7 représentants contre 20 pour l'Ontario, on constate le bond qui a été fait en un an.

Des cycles

Ces chiffres sont à l'image du classement de mi-saison des espoirs en vue du prochain repêchage, publié mardi par la Centrale de recrutement de la Ligue nationale de hockey.

Le circuit québécois y compte 9 membres parmi les 30 meilleurs patineurs nord-américains, en plus de 2 des 3 meilleurs gardiens du continent.

«Quand je regarde les chiffres, je ne serais pas surpris qu'on batte 2013», estime notre recruteur.

Dans cette fameuse cuvée 2013, 19 espoirs de la LHJMQ avaient trouvé preneurs dans les 3 premiers tours, un record depuis que la LNH compte 30 équipes. Avec en tête les Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin et autres Samuel Morin, six patineurs du circuit avaient été réclamés au premier tour, soit un de moins que l'exceptionnel groupe de 1998, qui regroupait Vincent Lecavalier, Alex Tanguay et Simon Gagné.

En 2014, c'était plutôt une année de vaches maigres. Un seul espoir avait été repêché au premier tour, et cinq dans les trois premiers tours.

«Il va continuer à y avoir des fluctuations, ça ne pourra jamais être stable, prévient le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau. Quand on a de bonnes années, on les prend, car ça compense les moins bonnes années.»

L'envers de la médaille

Jakub Zboril, Timo Meier, Filip Chlapik... On aura compris que quelques-uns des meilleurs espoirs de la LHJMQ n'ont pas passé leur enfance à danser des rigodons à la cabane à sucre.

Quatre des 9 patineurs du circuit Courteau classés parmi les 30 premiers en Amérique sont en fait originaires de l'Europe. Ceux qui espéraient voir déferler un tsunami de joueurs québécois resteront donc sur leur appétit.

«La crédibilité de la ligue est bonne parce que les Européens la choisissent, et ceux qui viennent ici ont été capables de se développer, observe un autre recruteur. Les Québécois arriveront peut-être plus au deuxième tour. Hockey Québec devrait se demander s'il y a un réel développement qui se fait.»

Au bureau de Gilles Courteau, cependant, pas question de se lancer dans l'analyse du développement des joueurs dans le réseau québécois.

«On a maintenant 12 clubs au Québec et 6 dans les Maritimes, rappelle Courteau. On accueille des joueurs du Québec, des Maritimes, des États-Unis et de l'Europe. Pour moi, quand un joueur est sélectionné, il vient de la LHJMQ, peu importe sa provenance. On ne fait pas de catégories pour la provenance, pour savoir quelle région en développe ou non.»

Les Québécois peuvent à tout le moins se rassurer: le cauchemar de 2014 ne devrait pas se répéter en juin prochain. L'an dernier, seul Nicolas Aubé-Kubel avait trouvé preneur dans le top 100 parmi les joueurs natifs de la province. Cette année, les Thomas Chabot, Jérémy Roy, Nicolas Roy et autres Guillaume Brisebois ne devraient pas trop avoir à patienter.