C'est bien connu, au hockey, les «petites choses» font la différence. Certaines s'apprennent sur la glace, d'autres dans la chambre. D'autres encore s'apprennent à la dure, comme peut en témoigner l'espoir du Canadien de Montréal Charles Hudon.

Cette saison, Hudon a appris à ses dépens qu'il fallait soupeser chacun de ses mots en entrevue. Lorsqu'il a été échangé des Saguenéens de Chicoutimi au Drakkar de Baie-Comeau en milieu de saison, Hudon a déclaré qu'il aurait préféré partir pour Halifax.

«Baie-Comeau, à Chicoutimi, on les haït depuis quatre ans. C'est la grosse rivalité qui a presque dépassé celle avec les Remparts, avait-il dit au journal Le Quotidien. Ce n'était donc pas vraiment mon premier choix.»

Les pots ont été recollés. Hudon a fait sa place dans l'équipe. Aujourd'hui, les Mooseheads de Halifax sont éliminés et Hudon se retrouve à Val-d'Or avec le Drakkar en finale de la Coupe du Président. C'est le meilleur marqueur de son équipe en séries, avec 19 points en 20 matchs.

Mais ses propos ont laissé des traces. Mardi, La Presse a interviewé Hudon juste après l'entraînement des siens. Un représentant de l'équipe a demandé s'il pouvait assister à l'entrevue, histoire de s'assurer que le jeune joueur ne dirait pas de mots de travers (ce qu'il n'a pas fait).

«Cette histoire-là va me servir. Je mets ça dans mon sac d'expérience, explique Hudon. En plus, je suis très bien encadré niveau médias avec le Drakkar. Mon entraîneur, Éric Veilleux, connaît bien l'aspect média aussi et il m'apprend à gérer ça. Je pense que Baie-Comeau, je vais en sortir grandi.»

Toute cette histoire n'est en réalité pas bien grave; la rivalité entre Baie-Comeau et Chicoutimi existe bel et bien. Mais elle rappelle une chose: si les jeunes hockeyeurs peaufinent pendant des années leur maniement de la rondelle, ils apprennent souvent à la dure comment communiquer avec les médias.

Hudon a peut-être commis un impair. Mais il est mieux de le faire dans la LHJMQ que dans la LNH. Surtout s'il est pour jouer dans ce marché à l'épiderme ultrasensible qu'est Montréal.

Prêt à monter

À maintenant 19 ans, Charles Hudon remplit encore son «sac d'expérience». Le choix de 5e ronde du Canadien en 2012 dit savoir qu'il doit améliorer son jeu pour passer au niveau supérieur.

L'entraîneur du Drakkar a tout fait pour le lui faire comprendre. Éric Veilleux est un ami du directeur du développement des joueurs du Canadien, Martin Lapointe. Les deux s'entendent sur les améliorations à apporter au jeu de Charles Hudon.

«Charles doit apprendre à tout le temps bouger les pieds. Ça peut paraître simple, mais ça ne l'est pas tant que ça pour plusieurs joueurs de son talent, explique Veilleux. Il commence à comprendre par lui-même qu'il est un meilleur joueur de hockey quand il le fait.»

Être plus agressif sur la rondelle, être gritty... Hudon reconnaît qu'il doit faire quelques ajustements. «Quand j'ai reçu la nouvelle de mon retour à Baie-Comeau, avec mon père, on a discuté de ce qu'il fallait que je change. C'était clair, ce qu'il me manquait. Ce qu'Éric m'a dit, j'y avais déjà pensé. Mais il est simplement allé un peu plus loin», explique l'attaquant.

Pour l'instant, il se concentre sur la série contre les Foreurs. Mais comme Anthony Mantha qui joue à Val-d'Or, Hudon aimerait bien réussir à faire ses marques dans la Ligue américaine la saison prochaine.

«L'année dernière, ç'a été difficile de m'entraîner. Je suivais une réhabilitation pour mon dos. Cette année, je pense que le point positif, c'est que je suis à 100%. J'ai hâte de commencer à m'entraîner au gymnase, lance-t-il. La saison va finir et ça va être la journée numéro un du camp.»