Qui de Nathan MacKinnon ou Jonathan Drouin sera choisi avant l'autre au repêchage de la Ligue nationale de hockey, en juin?

Le Championnat mondial junior est un test important pour les jeunes joueurs admissibles à ce repêchage et Drouin voit sa cote monter en flèche, au point où il est en train de surpasser son coéquipier des Mooseheads de Halifax.

On compare MacKinnon à Sidney Crosby depuis qu'il a 14 ans. De Drouin, on a peu parlé jusqu'à cette année. L'ancien attaquant des Lions du Lac-Saint-Louis, dans la Ligue midget AAA, a fait ouvrir bien des yeux cette saison et il a réussi à obtenir un poste avec l'équipe canadienne junior par la porte de derrière.

Drouin a été tellement bon qu'on l'a employé dans un rôle offensif et on a confié à MacKinnon des tâches défensives. MacKinnon, c'est la fiabilité, la puissance sur patins, mais on commence à remarquer des carences sur les plans de la créativité et de la fluidité, du moins pour qu'il devienne le joueur annoncé.

Le Québécois, lui, est intelligent, explosif et vif. Il provoque des choses à chaque présence, ou presque.

À un point tel que l'entraîneur Steve Spott a défait ses trios contre les Russes pour placer Drouin avec ses deux vedettes, Ryan Nugent-Hopkins et Mark Scheifele. Drouin a répondu avec un but crucial.

Le jeune homme a quatre points en quatre matchs depuis le début du tournoi, alors que MacKinnon a une aide. Celui-ci n'a pas été employé en supériorité numérique, mais le temps d'utilisation va au mérite.

Un instrument de mesure fiable

Drouin et MacKinnon ne sont pas seuls dans la course. Le défenseur Seth Jones, des États-Unis, Aleksander Barkov, de la Finlande, et Valeri Nichushkin, de la Russie, sont également surveillés de près par les recruteurs.

Certains voient leur valeur monter rapidement, d'autres redescendent dans l'estime des dépisteurs de la LNH. Ils auront encore la fin du tournoi et une moitié de saison pour se reprendre, mais le Championnat mondial junior est un instrument de mesure plutôt fiable, puisque les meilleurs joueurs du monde d'un groupe d'âge relativement homogène sont réunis.

À la lumière de ses performances jusqu'ici, le défenseur format géant Seth Jones, fils de l'ancien basketteur de la NBA «Popeye» Jones, consolide son emprise sur le premier rang. Jones possède un gabarit à faire rêver les équipes professionnelles, il est droitier, fiable en défense, mais aussi très créatif.

Il a amassé quatre aides, hier, en quarts de finale contre la République tchèque pour porter son total de points à sept en cinq matchs, avec une fiche de +4.

Si je détenais le premier choix, je n'hésiterais même pas. Certains spécialistes affirment qu'il est le jeune défenseur le plus dominant depuis Chris Pronger, deuxième choix au total en 1993.

Nichushkin a raté une belle occasion de se mettre en valeur contre le Canada avec une bête mise en échec par derrière qui lui a valu une expulsion tôt dans le match et une suspension d'une rencontre. Il avait une aide en quatre matchs jusqu'ici.

Puisqu'il est question des Russes, quelqu'un a-t-il remarqué Nail Yakupov et Mikhail Grigorenko dans ce tournoi? Grigorenko a racheté une performance en demi-teinte jusqu'à maintenant avec un but ainsi qu'une passe sur l'important but égalisateur, hier, contre la Suisse. Yakupov et Grigorenko ont un but chacun.

Le match de demi-finale contre la Suède pourrait leur permettre d'éblouir comme on s'y attendait.

Terminons par Barkov. Ne lui imputons pas tout le blâme de la déroute des Finlandais. Il a tout de même cinq points en autant de rencontres, même si ses deux buts ont été comptés contre les pauvres Allemands. Le jeune homme bat tous les records chez les hommes en Finlande et il maintient sa cote.

Notons, pour les partisans du Canadien, qu'Alex Galchenyuk est toujours au troisième rang des compteurs avec huit points en cinq matchs, même si son entraîneur Phil Housley ne l'utilise pas avec les meilleurs éléments du club. Une vieille histoire pas réglée entre les deux?