Qu'ont en commun Ryan Nugent-Hopkins et Kyle Chipchura?

Depuis 1990, ils sont les deux seuls joueurs à avoir été nommés capitaines d'Équipe Canada junior sans avoir participé au Championnat du monde junior auparavant.

Chipchura, qui venait d'être choisi en première ronde par le Canadien quelques mois plus tôt, devait faire partie de la formation de 2005. Or, une rupture d'un tendon d'Achille pendant un entraînement à Prince Albert l'avait forcé à faire l'impasse sur les Mondiaux juniors.

Nugent-Hopkins, lui, avait été retranché de l'équipe canadienne avant qu'il ne fasse le saut dans la Ligue nationale. Mais même s'il n'a aucune expérience préalable de cette compétition internationale, sa nomination en tant que capitaine d'ÉCJ, vendredi, apparaissait comme un choix logique.

«C'est un honneur immense, surtout quand il s'agit de mener un tel groupe de joueurs qui sont chacun des leaders à leur façon», a commenté Nugent-Hopkins.

L'attaquant québécois Jonathan Huberdeau, des Sea Dogs de St.John's, de même que Scott Harrington, des Knights de London, seront ses adjoints.

«Je vais essayer de prendre la parole dans le vestiaire et bien sûr travailler fort sur la patinoire afin de montrer l'exemple», a indiqué Huberdeau.

L'entraîneur-chef Steve Spott prévoyait à l'origine nommer son capitaine une fois l'équipe rendue en Finlande, là où elle disputera deux matchs préparatoires. Le choix, visiblement, ne nécessitait pas trop de réflexion. Nugent-Hopkins n'a peut-être pas vécu les émotions grisantes du Mondial junior, mais il arrive avec un bagage professionnel qui imposent le respect parmi ses jeunes coéquipiers.

«Non seulement il m'a aidé, mais il a été une bonne présence pour tout le monde jusqu'ici, a mentionné Nathan MacKinnon, qui a été son cochambreur cette semaine à Calgary. Il fera un excellent capitaine et sa nomination est tout à fait appropriée.»

Et si le capitaine s'en allait?

La situation de Nugent-Hopkins rappelle évidemment celle de Patrice Bergeron qui s'était joint à la formation canadienne pendant le lock-out de 2004-05, fort d'une année d'expérience dans la LNH. À l'époque, Bergeron avait été nommé adjoint au capitaine Mike Richards.

L'écart qui existait alors entre la LNH et l'Association des joueurs ne laissait pas présager la possibilité que Bergeron puise quitter l'équipe après qu'elle eut été formée. Cette fois-ci, avec l'Association des joueurs qui dit avoir une entente à portée de la main, la situation est différente. Et l'incertitude concerne en tout premier lieu le nouveau capitaine de l'équipe.

Jeudi, quand on lui a demandé son degré d'inquiétude de voir son équipe démantelée par la reprise des activités dans la LNH, Steve Spott a répondu: «Sur une échelle de un à dix? Quatorze.»

L'entraîneur a précisé vendredi que si jamais le lock-out prenait fin dans la LNH, les Oilers exigeraient de rapatrier Nugent-Hopkins à Edmonton. Le leader d'une équipe qui pourrait en être soustrait en cours de route, voilà une situation potentiellement embarrassante.

«Notre directeur des opérations hockey, Scott Salmond, a contacté les Oilers et ils sont excités que Ryan vivent cette expérience, a toutefois indiqué Spott avec diplomatie. Ils soutiennent notre décision de l'avoir nommé capitaine.»

Un bel hommage à Jarred Tinordi

À l'instar de Jonathan Huberdeau, Scott Harrington aura un A sur son chandail.

Le capitaine des Knights de London - qui viennent de remporter leurs 18 derniers matchs - se décrit comme un homme de peu de mots, mais il n'en a pas manqué au moment de saluer l'influence que Jarred Tinordi a eu sur lui. L'espoir du Canadien était son ancien partenaire à la ligne bleue et celui à qui il a succédé en tant que capitaine des Knights.

«Quand j'ai appris ce matin que j'étais nommé assistant-capitaine, Jarred est la première personne à qui j'ai pensé, a raconté Harrington. Il a joué le même rôle avec l'équipe américaine l'an dernier et il est selon moi l'exemple parfait d'un leader. J'ai été chanceux de jouer avec lui pendant deux ans car j'ai appris beaucoup de lui, entre autres par son intensité, son niveau de compétition et sa façon de mettre les intérêts de ses coéquipiers avant les siens.

«Je vais réfléchir dans les prochains jours aux choses que je pourrai apporter et je vais m'inspirer des choses positives que Jarred m'a transmises et qui ont aidé d'autres joueurs. Je veux modeler mon leadership à partir du sien.»