Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a répondu à nos questions sur les conditions de travail de ses joueurs.

Q. Comment réagissez-vous à l'idée que se syndiquent les joueurs juniors?

R. Dans la structure de la Ligue, on a les ressources nécessaires pour assurer l'encadrement des joueurs. Une ligue de hockey, c'est comme une famille. Quand il faut intervenir pour s'assurer que tout est convenable aux standards de la Ligue, on le fait. Je ne vois pas la nécessité d'avoir un organisme externe pour s'occuper de l'encadrement des joueurs.

Q. Vous opposeriez-vous, sur le plan légal, à la création d'un syndicat?

R. Je ne vais pas dire qu'il n'y a pas de possibilité [pour un syndicat] ou qu'il y en a. Je peux juste dire que ce n'est pas nécessaire.

Q. Concédez-vous que certaines des conditions de vie des joueurs sont à améliorer?

R. Il y a toujours place à l'amélioration, et tous les ans, on s'engage à revoir l'encadrement des joueurs sur et hors glace.

Q. Les allocations n'ont pas réellement grimpé en 30 ans...

R. On a mis de l'argent dans le développement des joueurs sur et hors glace, les programmes scolaires, la politique antidopage, la politique antidiscriminatoire... Chaque année on améliore l'encadrement. Par ailleurs, c'est faux de dire que les allocations n'ont pas augmenté. Il y a 30 ans, à 40$ par semaine, plusieurs éléments n'étaient pas inclus. On les a ajoutés.

Q. Pourrait-on réduire le nombre de matchs pour faciliter la conciliation avec les études?

R. C'est déjà quelque chose qu'on a fait. Il y a quelques années, on jouait 72 matchs. On a réduit à 70, puis à 68. C'est une situation qu'on regarde continuellement.

Q. Selon un ancien joueur [voir le texte sur Jérémi Janneteau en page 6], il n'était pas rare de passer plus de quatre heures à l'aréna les journées sans match. Faudrait-il tenter de limiter ça?

R. Les entraînements varient de 60 à 90 minutes par jour. Si le joueur prend une demi-heure à s'habiller et se déshabiller, on peut compter troisheures dans la journée.

Q. Mais on parle ici de deux entraînements de près d'une heure trente chacun, puis d'une autre heure de conditionnement physique? Rien n'interdit ça à l'heure actuelle?

R. Non, pour l'instant, rien n'interdit ça. C'est un élément qu'on pourrait vérifier. Je suis extrêmement surpris que des cas comme ça se produisent en saison régulière. Deux entraînements par jour, plus une heure de gymnase... Faire un règlement pourrait être un élément à regarder.

Q. Pensez-vous que la Ligue et ses équipes sont assez riches pour accéder aux demandes supplémentaires des joueurs?

R. L'objectif numéro un de la Ligue est de permettre à tous les clubs d'opérer convenablement. On veut s'assurer que Rouyn-Noranda, Val-d'Or, Cap-Breton, Bathurst soient capables d'opérer convenablement comme le font Moncton, Chicoutimi, Québec ou Halifax.