Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, n'a pas aimé les commentaires voulant que sa Ligue n'encadre pas adéquatement ses joueurs, mais il n'est pas complètement fermé à l'idée de rencontrer Georges Laraque, directeur général du nouveau syndicat des hockeyeurs juniors.

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«Je suis d'abord ici pour clarifier les faussetés véhiculées par certaines personnes au cours des derniers jours, a déclaré Courteau hier après-midi lors d'une conférence de presse impromptue. On ne méritait pas ça.»

L'agent de joueurs Gilles Lupien a probablement été le plus dur à l'égard de la LHJMQ.

«Quand je jouais junior majeur, je recevais 30 $ par semaine, a déclaré M. Lupien à RDS. Trente-cinq ans plus tard, les p'tits gars touchent un salaire hebdomadaire de 35 $. Pendant ce temps, le commissaire de la LHJMQ [Gilles Courteau] fait 300 000 $ par année. Les parents se voient obligés de donner de 200 à 300 $ à leur enfant afin qu'il soit en mesure de s'acheter du dentifrice, de se payer une coupe de cheveux ou encore un repas au restaurant. Les joueurs et leurs parents n'ont personne à qui s'adresser en cas de problème.»

Courteau réplique

Gilles Courteau rétorque qu'un programme d'aide aux joueurs est en place. «Nous sommes la seule ligue junior à l'offrir, comme nous avons été la première ligue à instaurer une politique antidopage. Peu importe le problème du joueur, on peut lui donner les ressources pour le régler. Plus de 60 joueurs l'ont utilisé l'an dernier pour différents problèmes. La personne responsable reçoit l'appel du joueur, puis le dirige vers la ressource la plus appropriée.»

À propos des salaires, Gilles Courteau affirme que l'argent est plutôt investi dans l'encadrement des joueurs. «C'est là qu'on met l'emphase. Ça coûte des sous à nos propriétaires, environ 30 000$ par joueur par année pour payer l'équipement, l'assurance, les voyages, les entraînements, les programmes spécifiques, les cours par correspondance, etc.»

Georges Laraque, lui, déplore le fait que les bourses d'études doivent être utilisées à l'intérieur d'une période de 18 mois, ce qui désavantage l'athlète qui tente sa chance dans les rangs professionnels.

«On a déjà fait la rectification à cet effet-là, a répondu Courteau. Avant, il fallait que le joueur soit inscrit trois mois après son dernier match. Maintenant, nous avons allongé la période à 18 mois. Nous sommes prêts à voir s'il faut allonger la période. Si c'est bénéfique pour nos joueurs, on va s'y attarder sérieusement. Je dois aussi spécifier que les bourses ne sont pas limitées aux joueurs qui aspirent à l'université. On a versé plus de 8 millions en bourses d'études. Mais on met des critères de réussite pour obtenir une bourse.»

Le commissaire mentionne aussi que les conditions de voyage sont meilleures.

«Les anciens joueurs qui reviennent travailler avec nous sont époustouflés par l'encadrement qu'on offre aux joueurs. On a réduit le nombre de voyages. Les déplacements entre le Québec et les Maritimes sont faits dans des périodes très spécifiques, plus que respectables. Quand il y a un voyage de plusieurs jours, le tuteur ou le responsable pédagogique suit l'équipe.»

Gilles Courteau se dit prêt à rencontrer Georges Laraque. «On est toujours ouverts, comme on l'a été lors des 43 dernières années. On a accepté certains projets, alors on regardera ce qui pourra survenir; mais pour l'instant, c'est uniquement de la spéculation.»