Le nouveau président du syndicat des joueurs de la Ligue canadienne de hockey, Georges Laraque, affirme que son association n'a pas vu le jour pour améliorer les conditions salariales des jeunes hockeyeurs.

«Notre objectif principal consiste à améliorer les programmes d'éducation de nos jeunes joueurs juniors, dit-il au bout du fil. Contrairement à ce que les gens peuvent penser, on n'est pas du tout là pour s'attaquer au fait que ces jeunes gagnent 50 $ par semaine.»

L'ancien dur à cuire de la LNH affirme que des avocats seront mandatés auprès des autorités de la Ligue canadienne junior pour réformer le système.

«À l'heure actuelle, les bourses d'éducation expirent si le jeune n'en a pas profité dans les 18 mois qui suivent la fin de sa carrière dans les rangs juniors. Mais tous ceux qui gravitent dans l'univers du hockey savent qu'un nombre important de ces jeunes tenteront de percer chez les professionnels dans les années qui suivront, et se retrouvent donc sans bourse si ça n'a pas fonctionné pour eux.»

Georges Laraque et ce nouveau syndicat veulent non seulement prolonger la période d'accessibilité à ces bourses, mais en étendre la portée. «Des bourses pour l'éducation, oui, mais pourquoi pas aussi des bourses pour ceux qui veulent voyager ou ceux qui souhaiteraient se lancer en affaires? On veut donner des options aux jeunes et qu'ils n'aient pas tous leurs oeufs dans le même panier.»

Des profits de 250 millions

Le nouveau président estime qu'il est possible d'investir dans ces jeunes sans saigner les clubs moins fortunés.

«La Ligue canadienne de hockey fait des profits de 250 millions. Nous allons entrer en communication avec leur président David Branch par l'entremise de nos avocats, qui travaillent gratuitement en ce moment pour notre syndicat. Nous voulons forcer la Ligue canadienne à nous permettre de nous implanter, puis à débloquer des fonds de façon à ce que ça ne coûte rien aux joueurs et à leurs agents pour qu'on puisse leur fournir un encadrement +adéquat.

«D'ailleurs, ajoute Laraque, on allégerait le fardeau des agents, qui sont souvent médecins, psychologues, grands frères auprès de leurs jeunes. Ils sont débordés. On pourrait s'occuper de tout ça. Mais c'est important de comprendre que notre mandat ne ressemble en rien à celui de l'Association des joueurs de la LNH. Je ne dis pas que les salaires ne pourraient pas passer éventuellement de 50 $ à 75 $ ou même à 100 $ par semaine, mais ce n'est pas l'objectif prioritaire.»

Si Gilles Lupien s'est prononcé publiquement pour le projet, tous les agents de joueurs n'y adhèrent pas nécessairement.

L'encadrement

«J'avais été contacté au mois de juin pour y prendre part, je n'y ai pas donné suite, notre agence n'a pas d'intérêt là-dedans», a indiqué hier Christian Daigle, à la tête de Momentum Hockey, qui représente une vingtaine de joueurs dans les ligues du Québec et de l'Ontario. Parmi eux, l'un des plus beaux espoirs en prévision du prochain repêchage, Sean Monahan, ainsi que Simon Després, Nicolas Deschamps, Olivier Fortier, Morgan Ellis et plusieurs autres.

«J'aurais plutôt opté pour un comité qui se penche sur les conditions de voyage, sur le développement de leurs espoirs et sur certaines autres améliorations à apporter », ajoute-t-il.

Le dossier n'a pas fini de faire jaser dans le milieu. Mais il a le mérite d'épouser une saine cause, soit celui de l'encadrement des joueurs juniors au pays. À suivre.