On ne peut pas accuser la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) de ne pas agir pour améliorer la sécurité de ses joueurs. À en croire le commissaire Gilles Courteau, une série de mesures ont déjà fait en sorte que les mentalités et les comportements évoluent en dehors et sur la glace.

Dès le début de la saison, la LHJMQ s'est engagée auprès des différents intervenants pour leur signifier que le mot clémence serait banni de son vocabulaire. Elle a illustré le tout par l'édition et l'envoi d'une vidéo aux 17 équipes du circuit.

«La vidéo portait sur les coups portés à la tête, les mises en échec dans le dos et les coups de genou... Nous voulions dire à tout le monde sur quoi nous allions mettre l'accent et nous souhaitions ajouter l'élément de sécurité au développement du joueur», a expliqué Courteau, en début de semaine.

Même s'il ne possède pas encore de chiffres pour appuyer ses propos, il estime que les premiers résultats sont positifs. Jumelée à une plus grande sévérité des arbitres, cette prise de conscience aurait conduit à des «comportements différents sur la patinoire».

La hausse des commotions cérébrales reste un sujet délicat et retient l'attention populaire et médiatique. Mais malgré toutes les précautions, il est impossible d'enrayer totalement ce type d'incident. Par exemple, les Mooseheads d'Halifax ont, plus tôt cette saison, identifié cinq joueurs - dont Martin Frk - ressentant des symptômes de commotion. Plus que les résultats, Courteau est avant tout encouragé par l'attitude des organisations.

«Je suis extrêmement impressionné par la rigueur de nos équipes à cet égard-là. Dès qu'un joueur présente un symptôme quelconque, il est immédiatement pris en charge par l'équipe médicale. Certains joueurs ne se présentent même pas à l'aréna.»

Du même souffle, il s'insurge contre l'attitude de l'Océanic devant la possible commotion cérébrale subie par Sidney Crosby lors de son passage à Rimouski. Plusieurs sources laissaient entendre en effet que l'Océanic n'aurait ni dévoilé ni fait soigner adéquatement la commotion cérébrale de l'actuel capitaine des Penguins de Pittsburgh.

«C'est un manque de respect flagrant envers cette organisation et l'équipe médicale. Nous n'aurions pas pris une commotion cérébrale à la légère et l'équipe médicale ne serait pas passée à côté.»

La LHJMQ a également apporté quelques modifications à l'équipement porté par les joueurs. Petit à petit, ils ont reçu de nouvelles épaulières et coudières plus souples, qu'ils devront utiliser. Les équipes des joueurs contrevenants devront payer une amende dont le montant n'a pas encore été fixé.

«Nous avons choisi les mêmes équipements que ceux de la Ligue nationale, des épaulières et des protège-coudes moins rigides qui permettront d'amoindrir les chocs, a souligné Courteau. Il y a une bonne adaptation là-dessus et déjà, de concert avec notre fournisseur, Reebok, la Ligue nationale travaille encore à améliorer les équipements.»

«Maintenir la confiance»

La semaine dernière, le médecin-chef de la LHJMQ, le Dr Sylvain Boutet, a relancé le débat sur les bagarres en prônant tout simplement leur interdiction. L'idée a souvent été abordée lors des réunions du bureau des gouverneurs et reste constamment l'objet de discussions depuis l'édiction de nouvelles règles, en 2008.

Mais avant que cela devienne une réalité, la Ligue envisage d'abord des punitions plus sévères. Actuellement, un joueur est expulsé du match après sa deuxième bagarre, en plus d'être passible de sanctions disciplinaires selon les circonstances. Les préfets de discipline ont le pouvoir de suspendre l'instigateur d'une bataille pour 15 matchs. Un gardien qui est jugé agresseur sur un autre gardien reçoit, pour sa part, une suspension automatique de 10 parties.

«Il faut maintenir la confiance des parents lorsqu'ils nous confient leurs jeunes de 16 et 17 ans, a rappelé Courteau. Il faut aussi nous assurer que l'on va continuellement améliorer nos règles de jeu. Nous avons fait beaucoup de progrès sur l'aspect des bagarres et nous allons continuer en ce sens. Le temps n'est pas si loin où les conséquences seront plus sévères.»