«Choquant!», ironisait Fred Couples en agitant les mains comme un épouvantail.

Le meneur se moquait de l'étonnement suscité par sa ronde. Eh oui, un brillant 66. Malgré ses 50 ans, malgré ses cheveux blancs et malgré ses sempiternels maux de dos, qui le forcent maintenant à porter des espadrilles sans crampons ni bas.

«Ah...» râlait-il, la casquette à moitié levée, avant de s'asseoir devant les poseurs de question. «Que le vent souffle, ça m'aidait beaucoup, expliquait-il. Ç'a baissé mes attentes. J'étais calme et mes roulés étaient ridiculement bons. Honnêtement, j'ignore pourquoi. Je ne travaille pas ma technique, je pratique peu. Mais ils tombent dans le trou, tout simplement.»

«Boom Boom» mérite encore son surnom. En plus de son brio sur les verts (17 roulés sur 12 verts en régulation), ses coups de départ restent puissants et précis (presque 80% des allées atteintes).

Mais il n'exulte pas. Il sait qu'il lui reste encore trois longues rondes et que plusieurs bons joueurs le suivent de près. Cinq accusent un seul coup de retard. Parmi eux, un ancien champion encore plus expérimenté, Tom Watson.

Revanche des séniors

Malgré la quasi-victoire de Watson au dernier Omnium britannique, son 67 d'hier reste étonnant. «Je me sens mieux sur un parcours links qu'à Augusta, avoue le sénior de 60 ans. La balle y roule et les approches peuvent être basses. Freddy (Couples) n'a pas ce problème. Il survole encore 300 verges avec son bois-1.»

Pour une rare fois, son fils Michael porte son sac cette semaine. Il aura besoin de son aide sur les verts. «C'est toujours une aventure quand je suis à quatre pieds», blague-t-il.

Phil Mickelson, Lee Westwood, K. J. Choi et Y. E. Yang partagent la deuxième place avec lui. Anthony Kim, Nick Watney, Ian Poulter, Ricky Barnes et Tiger Woods suivent un coup derrière, à 68. Plusieurs autres sont aussi en excellente position. Au total, pas moins de 31 joueurs ont joué sous la normale.

«Les tertres étaient avancés et les verts étaient réceptifs, racontait Phil Mickelson. Et en plus, les fanions étaient bien placés. Quand j'ai vu leur position ce matin, j'ai su que, malgré la mauvaise météo, ce serait une bonne journée.»