On a encore eu un bel exemple du renouveau spectaculaire du golf professionnel, le week-end dernier, en Malaisie, quand Rory McIlroy (21 ans) a été défait par un joueur encore plus jeune que lui!

L'Italien Matteo Manassero qui, à 17 ans, était déjà depuis l'automne dernier le plus jeune vainqueur d'un tournoi sur le circuit européen, a récidivé deux jours avant son 18e anniversaire. C'est un aigle au 10e trou, réussi en calant un coup de fer 9 de 140 verges, qui a fait la différence pour lui. «Remporter un deuxième titre juste avant mon anniversaire; je ne pouvais imaginer rien de mieux», a déclaré le golfeur, en conférence de presse, après sa victoire à Kuala Lumpur.

Révélé en 2009 à Turnberry à l'Omnium britannique, puis l'an dernier au Tournoi des Maîtres quand il est devenu le plus jeune joueur - par près de deux ans - à se qualifier pour les rondes finales du week-end, Manassero s'impose déjà comme le plus doué d'une légion de golfeurs italiens. S'il reconnaît avoir été influencé par son compatriote Costantino Roca - deuxième de l'Omnium britannique en 1995 à St.Andrews -, c'est surtout Seve Ballesteros qui l'inspire.

«Il m'a écrit, l'année dernière, après ma première victoire en Espagne, a confié Matteo. Je me souviens de son charisme et de sa personnalité très forte. Il était différent de tous les autres golfeurs, et la foule l'encourageait de façon spéciale. Encore aujourd'hui, malgré la maladie, il symbolise toutes les qualités que j'aimerais avoir.»

Puissant, précis et doté de nerfs d'acier, Manassero a accédé, grâce à sa victoire, au top 50 mondial (33e). Les portes des compétitions majeures lui sont désormais grandes ouvertes et on pourrait le voir aux États-Unis très bientôt, notamment au Championnat des joueurs.

«J'ai raté le Tournoi des Maîtres récemment, mais jouer dans les trois autres tournois majeurs sera fantastique, a avoué le jeune homme. Je suis fier de ma carrière jusqu'ici et j'espère poursuivre sur cette lancée en remportant un autre tournoi bientôt...»

Le grand Tom Watson, qui avait joué avec lui les deux premières rondes à Turnberry, en route vers son historique deuxième place à 59 ans, avait alors déclaré: «Son élan est sans faille et il contrôle la balle comme un sorcier. J'échangerais ma place avec lui, si c'était possible!»

Roberto Manassero, le père de Matteo, ne s'inquiète pas des succès précoces de son fils. «C'est sans doute difficile à croire, mais il n'a pas changé du tout pour nous, a-t-il raconté, lundi aux médias italiens. Il est encore le petit Matteo et il sera sans doute aussi content du gâteau d'anniversaire que sa mère va lui préparer que de la bourse qu'il a gagnée en Malaisie.»

Et ce n'est sûrement pas un hasard si Manassero est commandité par Kinder, un manufacturier de chocolat pour les enfants!

La classe de Rory

Plusieurs observateurs ont souligné la classe démontrée par Rory McIlroy après sa catastrophique performance en dernière ronde du Tournoi des Maîtres. Loin de se cacher ou d'éviter les questions, le jeune Britannique a affronté les médias, non sans difficulté, mais en répondant jusqu'au bout à ce qui devait ressembler à un interrogatoire.

McIlroy a encore montré l'étendue de son talent le week-end denier en Malaisie. Battu, il a néanmoins réussi à très bien faire quelques jours après sa déconvenue d'Augusta et après un long voyage.

«Je suis fier de m'être repris en main de cette façon, a déclaré McIlroy en Malaisie. Si on considère le voyage, le décalage, la fatigue et tout le reste, j'ai offert une très bonne performance. Bien sûr, le résultat est décevant, mais tout le reste est positif.»

Un livre récent sur les leçons de vie d'Arnold Palmer - Mentored by the King, de Brad Brewer - rappelle combien chacune des victoires importantes du grand champion s'est bâtie sur les ruines de centaines de défaites.

C'est tout à l'honneur de Rory McIlroy de l'avoir déjà compris.