Tiger Woods a atteint les allées... de deux trous voisins sur le neuf de retour, a frappé le verre de bière d'un spectateur, a été agacé par un insecte et a dû envoyer sa balle autour d'arbres ou sous des branches pour se sortir d'impasses. Malgré tout ça, il est en tête.

Woods a ramené une carte de 65, sept coups sous la normale, lors du troisième parcours de l'Omnium Buick, samedi, une performance qui lui a permis de se donner une avance d'un coup sur Michael Letzig (68), victime d'un double bogey au dernier trou.

«L'idée générale de ce jeu est d'envoyer la balle dans le trou, et c'est ce que j'ai fait», a rappelé Woods, détenteur d'un dossier cumulatif de 199, 17 coups sous la normale. «Mais je ne peux pas dire que j'ai réussi à contrôler la direction de mes coups.»

A son premier tournoi depuis son élimination à mi-chemin de l'Omnium britannique il y a deux semaines, Woods a joué 71, jeudi, et reconnu qu'il avait connu l'une de ses pires journées sur les verts.

Alors qu'il accusait huit coups de retard sur Steve Lowery, le meneur à l'issue du premier parcours, Woods avait avisé qu'il ne pourrait combler l'écart en une seule ronde à Warwick Hills.

Il lui en a fallu deux.

Woods est revenu au plus fort de la lutte grâce à une carte de 63, vendredi, et il s'est emparé du sommet du classement à la suite de son score de 65.

«Un recul de huit coups, ça peut se combler en une journée à l'Omnium des Etats-Unis»,  a confié Woods. «Ici, ce n'est pas possible.»

Woods a rejoint Letzig au premier rang grâce à un roulé de 33 pieds pour un oiselet sur le 17e vert.

Le golfeur numéro un au monde a alors secoué son poing, crié «Yeah!» et les spectateurs ont tellement hurlé leur joie que Woods ne pouvait plus communiquer avec son cadet Steve Williams.

«C'était excitant!», a lancé Woods, qui en est à sa neuvième participation à l'Omnium Buick. «Les gens ici ont été absolument extraordinaires et ont toujours appuyé ce tournoi au fil des ans. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous aimons venir ici.»

Letzig a effectué une piètre sortie de fosse de sable située en bordure du vert du 18e trou, réussissant à peine à en sortir sa balle. Il a ensuite eu besoin de deux coups roulés pour compléter le trou, alors qu'il se trouvait à une douzaine de pieds de la cible. Il a glissé à moins-16 pendant que Woods se trouvait au champ d'exercice.

«Je m'en balance», a répondu Letzig lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il lui serait difficile d'oublier ce qui s'est produit sur le dernier vert. «Je suis à un coup de la tête.»

Mais l'histoire ne joue pas en faveur de Letzig.

Woods détient une fiche de 35-1 sur le circuit de la PGA lorsqu'il est seul en tête après 54 trous. Son seul échec dans pareilles circonstances est survenu à son troisième tournoi professionnel en carrière, en 1996, aux mains de Ed Fiori. Woods était alors âgé de 20 ans.

Woods et Letzig évolueront au sein du dernier groupe dimanche, tout comme lors du tournoi Memorial en juin dernier. Woods l'avait emporté tandis que Letzig avait dû se contenter d'une ronde finale de 75 et de la 14e place.

«Je ne serai pas aussi effrayé, car je saurai à quoi m'attendre», a assuré Letzig. «Je joue bien, c'est tout ce qui compte.»

Si Woods l'emporte dimanche, il s'agira de sa 69e victoire en carrière et de sa troisième à l'Omnium Buick. De son côté, Letzig est à la recherche d'un premier triomphe et ce, à son 50e tournoi chez les professionnels.