L'Américain Tiger Woods, qui brigue le 15e tournoi du Grand Chelem de sa carrière, est le favori de l'Omnium des États-Unis, dont la 109e édition débute jeudi sur le terrible parcours noir de Bethpage Black, à Farmingdale.

«Tiger est de loin le grand favori, assure ainsi le vainqueur de l'Omnium des États-Unis en 2006, l'Australien Geoff Ogilvy. Les autres espèrent juste pouvoir s'accrocher pour jouer à son niveau. Personne ne croit qu'il est imbattable mais il y a ce sentiment qu'il est vraiment très fort.»Une victoire à Bethpage, où il a déjà gagné (en 2002), et Woods égalerait les légendaires Jack Nicklaus, Ben Hogan, Bobby Jones et Willie Anderson au rang des quadruples vainqueurs de ce Majeur. Il se rapprocherait aussi un peu plus de la barre des 18 succès en Grand Chelem du grand Nicklaus.

«C'est un des parcours les plus difficiles qui soit, si on le considère dans sa totalité: du départ jusqu'au vert. Il y a tout ce que vous voulez, remarque Woods à propos du monstre d'environ 7500 verges (6800 m) de longueur (par 70). Et avec le mauvais temps qui est annoncé, cela va être encore plus dur et plus long.»

«Il va falloir très bien driver pour aller chercher les pars, annonce Woods. Tu ne peux pas te permettre trop de bogeys parce qu'il est presque impossible de faire des oiselets ici.»

Le parcours noir de Bethpage, dont un panneau accroché au départ du trou N.1 affirme qu'il est réservé aux «golfeurs extrêmement doués», compte par exemple un par 4 de 525 verges (480 m) au trou N.7, le plus long de l'histoire centenaire de l'Omnium des Etats-Unis.

Trop juste à Augusta

La dernière victoire de Woods en Grand Chelem remonte à juin 2008, lors de l'Omnium des États-Unis à Torrey Pines (Californie).

Malgré un genou gauche blessé, qui avait ensuite nécessité une opération et une pause de huit mois pour sa rééducation, le «Tigre» était parvenu à dompter son compatriote Rocco Mediate au bout d'une prolongation de 18 trous disputé le lundi et d'un 19e trou en mort subite.

Après ce succès épique, Woods n'avait retrouvé l'ambiance des «Majeurs» qu'en avril à Augusta, où, revenu à la compétition depuis moins de deux mois, il était encore un peu trop juste pour prétendre à la victoire (6e ex aequo).

Le Californien de 33 ans est depuis revenu en forme et affirme avoir progressivement retrouvé son élan.

Et c'est sa 67e victoire sur le circuit PGA, début juin au Tournoi Memorial, qui l'a installé comme le prétendant N.1 au deuxième des quatre tournois du Grand Chelem de la saison. Dans l'Ohio, il avait bouclé son dernier tour en drivant parfaitement, trouvant toujours le fairway.

Or la longueur de Bethpage, comme il l'a lui-même souligné, implique de trouver le fairway, sous peine d'addition salée en fin de journée.