Les Américains ont une main sur la coupe Ryder. Après avoir récolté trois points samedi matin, ils en ont ajouté deux en après-midi pour s'offrir une avance convaincante de 10-6 sur leurs adversaires européens.

Une avance qui aurait pu être plus convaincante encore alors que les Américains auraient pu ajouter au moins un point en fin de manche.

Tiger Woods et Steve Stricker, qui tiraient de l'arrière par quatre trous à mi-parcours, ont effectué une belle remontée sur le neuf de retour. Guidé par Tiger qui, pour une deuxième ronde consécutive, a réalisé cinq oiselets sur les 9 derniers trous, Steve Stricker avait un roulé de six pieds au 18e trou pour égaler le match et assurer un demi-point à son équipe.

Sa balle a touché le côté gauche de la coupe avant de poursuivre sa course au grand soulagement de Luke Donald et Sergio Garcia qui ont pu célébrer leur victoire avec leurs coéquipiers et leurs partisans.

Ce coup raté a coûté un troisième revers de suite pour le duo Woods-Stricker dans le cadre de la coupe Ryder.

Les Américains ont échappé un autre point. En avant par deux après 12 trous, Zach Johnson et Jason Dufner s'acheminaient vers une victoire tranquille aux dépens de Rory McIlroy et Ian Poulter.

Poulter est toutefois venu jouer les troubles-fêtes et donner raviver les espoirs pour l'équipe européenne et leurs partisans.

L'Anglais a réalisé des oiselets sur les cinq derniers trous pour assurer la victoire à son duo sur le 18e et dernier trou. Une remontée dramatique au cours de laquelle Poulter a multiplié des coups roulés spectaculaires. Surtout au 18e alors que Jason Dufner, avec un oiselet, a forcé la main de Poulter sans quoi les Américains auraient nivelé les chances dans ce match.

Défi gigantesque

Ce point «volé» par Poulter est crucial pour les Européens. Il leur permet de croire en leur chance de victoire dimanche.

Avec 12 points disponibles dans le cadre des matchs individuels, les Américains n'auront besoin que de 4 ½ points pour rapatrier le précieux trophée aux États-Unis. Rappelons qu'un point est accordé pour une victoire. Un demi dans le cadre d'un match nul.

Les Européens devront quant à eux gagner huit des 12 duels pour conserver la coupe.

Un défi gigantesque, mais qu'il est possible de relever.

«Ces deux victoires sont énormes pour nous. Il y a une heure, nos chances de victoires dimanche semblaient nulles. Mais avec un score de 10-6, tout est encore possible. Demain sera une grande journée. Tout a été pas mal difficile pour nous depuis le début de la compétition. Particulièrement sur les verts. Mais de la façon dont nous avons terminé la journée, je crois que le momentum tournera en notre faveur», a lancé le capitaine de l'équipe européenne José Maria Olazabal dans une courte entrevue accordée à la télé américaine après la deuxième victoire de son équipe.

En 1999, à Brookline au Massachusetts, les Américains tiraient eux aussi de l'arrière 10-6 après les compétitions par équipe. Dans le cadre de la plus impressionnante remontée de l'histoire de la coupe Ryder, les États-Unis avaient médusé leurs adversaires et le monde du golf avec une récolte de 8 ½ points en matchs individuels.

Les Européens devront donc réaliser une remontée historique pour protéger leur conquête de 2010 à Celtic Manor en Écosse.

Pour relever ce défi, l'équipe européenne devra pouvoir compter sur l'éveil de plusieurs de ses joueurs qui jusqu'ici ont été incapables de suivre le rythme imposé par leurs adversaires américains. Lee Westwood, Graham McDowell, Peter Hanson, Paul Lawrie et Francisco Molinari n'ont simplement pas été en mesure d'offrir des performances susceptibles d'aviver les espoirs européens.

Cela dit, avec une avance de 11-5 des Américains, les Européens auraient été pratiquement condamnés à se contenter de faire acte de présence dimanche.

Remarquez que c'est peut-être ce qui va arriver.

19 oiselets en 28 trous

Webb Simpson et Bubba Watson ont donné le ton à cette troisième manche.

Comme ils l'avaient fait vendredi après-midi en écrasant Paul Lawrie et Peter Hanson 5 et 4, Watson et Simpson ont balayé Justin Rose et Francesco Molinari avec une avance de cinq trous et seulement quatre à jouer.

Incapables de trouver leur rythme en matinée alors qu'ils ont encaissé une défaite en coups alternatifs au 18e et dernier trou, Simpson et Watson ont été intraitables. Particulièrement Simpson qui a signé sept des neuf oiselets réalisés le duo en 14 trous.

«Je me suis occupé des normales cinq - des oiselets aux 7e et 14e trous - et Webb s'est occupé du reste. Je n'ai eu qu'à le diriger», a lancé Bubba Watson lors d'une entrevue après cette deuxième victoire expéditive en deux jours.

«Webb a réussi un "birdie" au 10e (normale 5), mais je l'aurais réussi moi aussi alors que j'avais un petit roulé de deux pieds à caler. Webb a calé le sien avant moi», a poursuivi Watson.

Si on combine les neuf oiselets de Watson et Simpson réalisés samedi après aux 10 signés vendredi, le duo en a obtenu 19 en seulement 28 trous. Un résultat sensationnel même dans le cadre de matchs disputés selon la formule deux balles, meilleure balle.

«J'adore cette formule. Je me sens en confiance. Ce matin, en coups alternatifs, j'étais anxieux sur chaque coup. Particulièrement sur les verts. Je voulais tellement tous les réussir que c'est le résultat inverse qui s'est produit. Cet après-midi, j'étais plus calme. Je me suis contenté de faire de bons élans au lieu de forcer les choses. Les résultats ont suivi. Il faudra que j'affiche le même genre d'attitude demain (dimanche) dans le cadre de mon match individuel», a analysé Simpson, le champion du dernier Omnium des États-Unis.

Pour sceller l'issue du match au 14e, une normale 5 de 579 verges, Bubba Watson a utilisé un fer 7 avec lequel il a catapulté la balle à 222 verges.

«Le vent était favorable», a convenu Watson qui a toutefois frappé quelques bombes sur ce trou cette semaine.

«En ronde d'entraînement, j'ai frappé un 258 verges avec un fer 3 pour me rendre au vert en deux. Je l'ai aussi atteint avec un fer 5. J'ai réussi encore aujourd'hui. Je crois que c'est sur ce trou que j'ai frappé mes meilleurs coups cette semaine», a conclu Watson, l'un des plus longs cogneurs du circuit américain.

La deuxième victoire américaine a été signée Matt Kuchar et Dustin Johnson. Contre un Nicolas Colsaerts qui n'a pas été l'ombre du joueur qu'il était vendredi après-midi avec sa ronde de huit oiselets coiffés d'un aigle, le duo américain l'a emporté au 18e trou. Colsaerts jouait en compagnie de Paul Lawrie qui s'est contenté d'un seul et bien timide oiselet au cours de sa ronde.

Pour d'autres nouvelles et commentaires sur la coupe Ryder, rendez-vous sur le blogue de François Gagnon.