Les Américains ont connu le départ qu'ils souhaitaient. Les Européens ont eu la fin dont ils avaient besoin.

L'Europe a amorcé la défense de son titre en Coupe Ryder en prenant une avance de 5-3 à l'issue de la première journée, réussissant notamment le premier balayage des matchs par quatuors de l'histoire de la compétition. Il s'agissait également de son premier balayage de session depuis 1989.

Cette performance lui a permis de se remettre de l'immense coup de chance de Tony Finau, qui a laissé croire que les Américains étaient fins prêts à stopper leur disette de 25 ans en sol européen.

Attendons un peu. À la fin de cette première journée, les Américains étaient pris dans une tornade bleue.

«Nous ne sommes pas venus ici pour remporter les quatuors, a déclaré Francisco Molinari. Nous sommes venus ici pour tout rafler.»

Molinari et Tommy Fleetwood ont été les seuls partenaires européens à disputer les deux séances, qu'ils ont toutes deux gagnées. Ils ont réussi cinq birdies à leurs sept derniers trous pour triompher de Tiger Woods et Patrick Reed 3-et-1 afin de sauver une matinée qui a appartenu aux Américains, qui menaient 3-1 à la pause.

L'Europe a ensuite pris les devants dans tous les matchs par quatuors, ne cédant jamais le haut du pavé dans la séance d'après-midi. Justin Rose, dont un coup d'approche dans l'eau au 18e en matinée a coûté cher à l'Europe, a fait équipe avec Henrik Stenson pour disposer de Dustin Johnson et Rickie Fowler, remportant notamment cinq trous en sept à un certain moment.

Tout juste derrière, Rory McIlroy s'est remis de son horrible matinée en joignant ses forces à celles d'Ian Poulter, qui a fait honneur à sa réputation. Accusant un retard de deux trous rapidement, Bubba Watson et Webb Simpson se sont effondrés, perdant quatre trous consécutifs, dont trois avec des bogeys.

Phil Mickelson a raté la première séance de la compétition pour la première fois depuis sa toute première sélection. En après-midi, il a semblé rater la séance même s'il y a participé. Mickelson et Bryson DeChambeau perdaient par sept après le neuf d'aller et l'affrontement face à Sergio Garcia et Alex Noren a pris fin après 14 trous.

Jordan Spieth et Justin Thomas ont été sensationnels en matinée, mais ils n'ont réussi qu'un birdie dans leur défaite de 5-et-4 face à Molinari et Fleetwood en après-midi.

«On rentre à la maison avec une grande satisfaction, a affirmé le capitaine européen, Thomas Bjorn. Maintenant, on se regroupe pour demain.»

Les matchs en matinée ont été très serrés et auraient tous pu aller d'un côté ou de l'autre. À un certain moment, les États-Unis menaient une rencontre, perdaient l'autre, tandis que deux étaient à égalité.

Finau et Brooks Koepka accusaient un trou de retard avec trois à jouer quand Finau a frappé un fer 8 très haut dans les airs. Prise dans le vent, la balle se dirigeait dangereusement vers le fanion, placé à l'arrière du vert, près d'un obstacle d'eau. Mais au lieu de se retrouver à l'eau, la balle a frappé une poutre de bois cerclant le vert, avant de bondir très haut et de stopper sa course à trois pieds de la coupe.

C'était à ce point chanceux que les spectateurs ont hué Finau quand ce dernier s'est approché du vert. Il a tout de même réussi le roulé pour le birdie et créé l'égalité. Koepka a permis au tandem de remporter les honneurs par un trou.

«On prend les coups de chance quand ils arrivent, a philosophé Finau. Nous en avions besoin d'un à ce moment.»

À son retour dans cette compétition pour la première fois depuis 2012, Woods et Patrick Reed n'ont pu inscrire la victoire. Ils menaient par deux jusqu'à ce que Molinari et Fleetwood réussissent deux birdies pour remettre les compteurs à zéro. Ils ont ajouté trois autres birdies pour l'emporter.

«Ils ont mis la pression et nous n'avons pas trouvé de solutions», a déclaré Woods.

Les Américains ont aussi été à court de réponses pour l'après-midi. Alors que toutes leurs équipes menaient au moins par deux après le neuf d'aller, elles ont toutes perdu par au moins deux trous.

«Même si nous avions bien joué, ça aurait été difficile de soutenir leur rythme, a expliqué Mickelson. Nous devons nous ressaisir et revenir plus forts. Il reste encore beaucoup de golf à jouer. Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes.»