Tommy Fleetwood s'attend à être dix fois plus nerveux qu'à l'habitude sur un terrain de golf.

Tyrrell Hatton espère qu'il ne se transformera pas en Hulk.

Pour les recrues de l'équipe européenne, la Coupe Ryder mettra à l'épreuve autant leur force de caractère que la qualité de leur jeu sur le parcours Le Golf National en banlieue de Paris, cette semaine. Et il n'y a aucun moyen de savoir comment ils vont se comporter dans l'atmosphère la plus stressante du monde du golf.

Ils sont cinq au sein de l'équipe et ils se divisent en deux camps.

Hatton et Jon Rahm sont du genre impétueux. Attendez-vous à quelques écarts de langage, à des crises de colère, à les voir frapper le sol avec leurs bâtons et à bouder. Rahm a fait appel à un préparateur mental dans le but de canaliser ses émotions de la bonne manière, et Hatton reconnaît également qu'il doit changer et, selon ses propres mots, «grandir».

«J'ai perdu des tournois de golf par ma faute», a affirmé Hatton, mardi.

Il y a aussi ceux qui gardent leur sang-froid. Fleetwood et deux recrues scandinaves - Alex Noren et Thorbjorn Olesen - restent calmes et gardent leurs frustrations à l'intérieur.

Lorsqu'on lui a demandé de décrire la dernière situation stressante qu'il a vécue, Fleetwood a délaissé le golf pour évoquer un grand moment de sa vie personnelle à la même époque l'an dernier.

«J'étais un peu dépassé quand ma femme a accouché», a-t-il dit en riant.

Ian Poulter, un vétéran de cinq participations à la Coupe Ryder, a pris les recrues sous son aile en début de semaine, avec l'objectif de les mettre à l'aise dans le vestiaire de l'équipe et de leur prodiguer ses conseils, comme d'apporter des imperméables à la séance photo mardi matin.

«C'est une semaine intimidante», a soutenu Poulter, qui s'est rappelé ses débuts en 2004 à Oakland Hills, et les sensations étranges qu'il a vécu après son premier match.

Le premier coup de départ à la Coupe Ryder est considéré comme le plus angoissant du golf et les joueurs seront entourés cette semaine des gradins les plus imposants installés à la première aire de départ. Ils peuvent accueillir 6500 spectateurs.

C'est une occasion qui trotte dans la tête de Fleetwood depuis que la Coupe Ryder est devenue un objectif réaliste.

«C'est quelque chose que tout golfeur veut vivre dans sa carrière, aussi angoissante soit-elle, a confié Fleetwood. Donc, vous devez simplement l'assumer.»

Le capitaine de l'équipe européenne, Thomas Bjorn, a déclaré qu'il avait un «bon pressentiment» à propos de ses joueurs recrues, qui se sont tous qualifiés automatiquement, et pour une bonne raison. Rahm est le no 8 mondial ; Fleetwood est l'actuel no 1 européen ; Noren a remporté six tournois au cours des deux dernières années, y compris l'Omnium de France au Golf National en juillet.

Les Européens comptaient six recrues lors de leur défaite à Hazeltine en 2016, et aucun n'est de retour à Paris. Rahm et Fleetwood devraient toutefois faire partie de l'équipe pendant des années et des joueurs sur lesquels Bjorn pourraient beaucoup miser cette semaine.

Fleetwood a disputé une séance d'entraînement, mardi, avec Francesco Molinari, le champion de l'Omnium britannique, mais il a mentionné qu'il se sentirait aussi à l'aise avec un coéquipier plus fougueux comme Poulter.

Quant à Hatton, il pourrait être associé à quelqu'un de plus décontracté pour bien compléter sa propre nature fougueuse.

«Évidemment, je vais être passionné. Je ne peux être que moi-même. Mais cela dit, c'est évident que je dois rester aussi calme que possible, a mentionné Hatton. Je ne vais pas me transformer en Hulk cette semaine, du moins je l'espère.»