Vêtu de son chandail rouge, Tiger Woods a levé les bras au ciel au 18e vert, savourant chaque seconde de sa victoire.

Durant plusieurs années, cette scène était bien familière.

Cette fois-ci, c'était surréel.

«Je ne peux pas croire que j'y suis parvenu, s'est exclamé Woods, dimanche, lors de la remise des trophées du Championnat de la PGA, après avoir donné aux partisans sur place et aux téléspectateurs ce qu'ils voulaient voir et ce qu'ils croyaient plus possible: une victoire.

Et à ce moment, Woods a été submergé par l'émotion et s'est interrompu un instant.

Après avoir subi deux interventions chirurgicales à six semaines d'intervalle, Woods n'était plus en mesure de s'étendre, de s'asseoir ou de marcher sans ressentir de la douleur. Le golf était alors le moindre de ses soucis.

C'est un retour triomphant que même lui n'avait pas vu venir il y a un an.

«Juste d'être en mesure de compétitionner et de jouer de nouveau cette année, c'est tout un retour en force», a souligné Woods.

Woods a mis la touche finale parfaite à sa saison retour en offrant une performance digne de ses belles années et il a remporté le Championnat du circuit de la PGA, dimanche.

Woods s'était donné une priorité de cinq coups au sommet du tournoi et il a réussi une normale au 18e trou, remettant une carte de 71 (plus-1). Grâce à un pointage cumulatif de moins-11, il a devancé Billy Horschel (66) par deux coups pour signer une 80e victoire sur le circuit de la PGA et une première en plus de cinq ans.

«C'était une bataille sur le terrain, a affirmé Woods. J'ai aimé chaque seconde de celle-ci.»

La marche de Woods en direction du 18e vert ressemblait à une consécration. Son deuxième coup sur cette normale-5 avait atterri dans la fosse de sable à l'avant du vert. Une foule massive marchait derrière lui et à ses côtés, un peu comme les amateurs de golf l'avaient vu à l'Omnium Western, en 1997, dans les premiers moments de son ascension vers le sommet.

C'était la folie. Les partisans tentaient de se tailler une petite place parmi la foule afin de suivre le célèbre joueur jusqu'à la toute dernière seconde.

«Je ne voulais pas que ça s'arrête», a reconnu Woods en riant.

Plusieurs joueurs, dont notamment Zach Johnson, Rickie Fowler et Horschel, l'ont attendu à la fin du parcours pour le féliciter. Il y a deux ans, Johnson avait dévoilé les chandails rouges avec l'écriteau «Make Tiger Great Again» à son équipe, à la Coupe Ryder.

«Ils connaissaient mes problèmes, a expliqué Woods. C'était très spécial de les voir.»

Il y a un an, Woods attendait toujours que son dos guérisse et il ne savait pas s'il allait jouer au golf à nouveau. Il a partagé ses expériences, au cours desquelles il ne pouvait pas quitter le sofa afin d'aller regarder ses enfants jouer au soccer. Encore moins de s'élancer.

Woods a redonné vie à sa légende il y a quatre jours, sur le parcours d'East Lake, et les joueurs qui se sont partagé le rôle de numéro un au monde pendant son absence ont senti sa présence. Rory McIlroy, qui faisait partie du même groupe que Woods pour la ronde finale, s'est rapidement effondré. Justin Rose a quant à lui connu des ratés au deuxième neuf.

«Quatre-vingts victoires, c'est beaucoup, a reconnu Woods. C'est un sentiment incroyable.»

Dustin Johnson a joué 67 pour s'emparer seul du troisième rang, à moins-7. Rose (73), Hideki Matsuyama (65) et Webb Simpson (67) ont conclu l'événement à égalité en quatrième position, à moins-6. McIlroy (74) a glissé à égalité en septième place avec Rickie Fowler (65), Justin Thomas (69) et Xander Schauffele (69).

Il s'agissait du dernier tournoi individuel de la saison sur le circuit de la PGA. La Coupe Ryder s'amorcera le week-end prochain.

REUTERS

Tiger Woods était suivi par une foule imposante lors de sa marche vers le 18e trou.