Tout le monde observe, tout le monde est curieux, et Jordan Spieth avait la perspective visuelle idéale pour le retour de Tiger Woods sur un parcours de golf lors du tournoi pro-am de mercredi.

Posté sur le 17e vert du Club de golf d'Albany et regardant en direction du tertre du 9e trou, où Woods se préparait à effectuer son coup de départ, Spieth a vu l'élan mais a perdu la balle dans les reflets du soleil des Tropiques.

«Où est-elle allée?», a demandé Spieth, qui tentait de deviner l'endroit où allait tomber la balle. «Pas dans l'allée.»

Il a de nouveau regardé.

«Wow! La voilà - LOIN là-bas», a-t-il lancé. Pardi.»

Les coups et le score ne compteront qu'à partir de jeudi au Défi mondial Hero qui réunit 18 golfeurs de haut niveau. Woods prendra part à un premier tournoi en 465 jours. Les attentes n'ont jamais été aussi variées. L'intérêt est tout aussi élevé que par le passé.

«Il est la seule personne... lors des 30 dernières années sur la scène du golf qui est capable de trouver un moyen pour surpasser les attentes, peu importe ce qu'elles sont, a fait remarquer Spieth. Mais avec ceci, j'espère seulement que tout le monde lui donnera du temps. J'espère qu'il aura le temps de trouver son rythme et de participer à suffisamment de tournois où il aura l'occasion d'effectuer des coups lors de compétitions, sous pression.»

Woods n'a pas joué depuis le 23 août 2015, où il a ramené une carte finale de 70 au Championnat Wyndham pour une 10e place au classement cumulatif. Deux opérations au dos ont suivi et l'ont laissé dans un tel état, parfois, qu'il s'est demandé s'il jouerait de nouveau.

Il prendra le départ sur l'heure du midi en compagnie de Patrick Reed qui, à l'adolescence, a tellement admiré le style de jeu de Woods qu'il porte un pantalon noir et un chandail rouge les dimanches.

Reed n'est qu'un exemple de la transformation dans le monde du golf et à laquelle Woods sera confronté. Reed est l'un des sept joueurs, parmi les 18 inscrits à la compétition, qui n'évoluaient toujours pas sur le circuit de la PGA lorsque Woods a gagné son dernier tournoi du Grand Chelem, soit l'Omnium des États-Unis en 2008.

Russell Knox en est un autre.

«Ma brève carrière ne prendra pas fin tant et aussi longtemps que je n'aurai pas joué avec Tiger Woods», a-t-il mentionné récemment.

Il n'y a que trois ans, Woods avait signé cinq victoires et avait mérité le titre de joueur de l'année sur la PGA. Mais il n'avait pas dominé son sport comme il l'avait déjà fait, terminant dans le top 10 à une fréquence de 53%, son plus bas taux en une dizaine d'années.

Dans un intervalle de 13 saisons, Woods a remporté au moins cinq tournois dans une même année en 11 occasions.

«Mieux il joue, mieux le golf va se porter, soutient Rickie Fowler. Parce qu'il a été blessé et qu'il n'a plus le même âge, ce pourrait lui être difficile de retrouver son niveau de jeu du début des années 2000 qui, selon ce que j'ai entendu, a été d'un niveau inégalé. Ce n'est pas qu'il est absent depuis si longtemps. Mais son absence semble plus longue parce qu'il a été tellement dominant.»

Woods s'est dit prêt à jouer et a déclaré qu'il allait tentait de gagner.

Un tournoi pro-am n'est jamais un reflet fidèle, et le temps était venteux mercredi. Malgré cela, Woods ne semblait ni fatigué, ni endolori et son élan a paru beaucoup plus efficace que lors des deux dernières saisons, lors desquelles il n'a pas joué plus que dix fois chaque année.

Woods a noté qu'il n'a pas été surpris de son jeu, mais il a reconnu avoir de la difficulté à trouver la bonne vitesse sur les verts.

«J'ai été capable de frapper tous les coups dont j'ai eu besoin», a-t-il résumé.