L'ancien numéro un mondial Tiger Woods commence à se faire à l'idée que sa carrière pourrait prendre fin, même s'il reste déterminé à revenir sur le circuit professionnel, a-t-il confié au magazine américain Time.

Dans une rare entrevue accordée au magazine Time, Woods a abordé sa situation familiale et son avenir sportif, comme il l'avait fait mardi au tournoi dont il est l'hôte aux Bahamas. Il veut encore faire partie de l'élite du golf professionnel, bien qu'il admette que ça puisse être impossible en raison des dommages qu'il a subis aux nerfs du dos.

« Je ne veux pas arrêter de jouer, ce n'est vraiment pas ce que je veux et ce n'est pas ce que je prévois », a expliqué Woods qui a été opéré fin octobre du dos pour la troisième fois en dix-neuf mois.

« Mais si cela devait arriver, j'accepterais la situation même si ce n'est pas celle que j'espérais », a poursuivi le golfeur aux 14 titres du Grand Chelem.

« J'ai eu une belle carrière (...). J'ai accompli beaucoup plus de choses dans ce sport que ce que j'avais anticipé », a-t-il assuré.

Mardi, Woods qui aura 40 ans fin décembre, avait indiqué qu'il ne savait toujours pas quand il pourrait revenir sur le circuit. Il avait également indiqué que son activité physique se limitait pour le moment à la marche.

Sa dernière apparition en compétition remonte à fin août, lors du Wyndham Championship dont il s'était classé 10e, son meilleur résultat en 2015. Il a depuis plongé à la 400e place mondiale, son plus mauvais classement depuis décembre 1996.

« C'est plus important pour moi d'être avec mes enfants », a-t-il confié au magazine Time.

«Papa a commis des erreurs»

L'ex-golfeur numéro 1 au monde s'est entretenu avec l'auteur canadien Lorne Rubenstein au nouveau restaurant de Woods, en Floride. Ils ont abordé divers sujets, allant de sa plus grande joie sur un terrain de golf aux séances de coups d'approche avec Seve Ballesteros, en passant bien sûr par sa vie familiale.

Woods, qui aura 40 ans le 30 décembre, a déclaré qu'il avait confié à sa fille Sam, qui est âgée de huit ans, et son fils Charlie, qui est âgé de six ans, que leurs parents n'étaient plus ensemble parce que «papa a commis des erreurs».

«Je veux juste qu'ils comprennent ce qui s'est passé avant qu'ils aient accès à l'internet et qu'ils tombent sur un site ou sur des amis qui racontent des histoires, a expliqué Woods. Je veux qu'ils entendent ma version afin qu'au moment venu, je puisse leur raconter la véritable histoire.

«C'est une partie de l'initiative - "Hey, c'est aussi de ma faute. Je suis responsable" -, et donc c'est à moi de le faire avec les enfants, a-t-il mentionné. Je préfère être celui qui leur explique ce qui s'est produit. Et je peux tout leur dire car ça vient de moi.»

Entre-temps, Woods répète sans cesse à ses enfants que leurs parents les aiment.

Son mariage s'est effondré vers la fin de l'année 2009, à la suite des révélations à l'effet qu'il avait plusieurs maîtresses. Sa femme, Elin Nordegren, a ensuite divorcé en août 2010. Woods a subi des blessures à une jambe en 2011 et a savouré huit victoires en 2012 et 2013 qui lui ont permis de redevenir le golfeur numéro 1 au monde - mais son classement est en chute libre depuis ce temps en raison des nombreuses blessures au dos.

«Un, je ne veux plus être opéré, a souligné Woods. Et deux, même si je ne suis pas de retour et que je ne peux plus jouer, je veux tout de même avoir une qualité de vie avec mes enfants. J'ai perdu une partie de ça à cause des nombreuses interventions chirurgicales.»

Woods n'a pas joué depuis le 23 août dernier, lorsqu'il a terminé à égalité en 10e place en dépit de la douleur qu'il croyait - à tort - provenir d'une hanche. La douleur était plutôt attribuable à divers problèmes chroniques au dos. Il n'en fallait pas plus pour mettre la machine à rumeurs en marche et qu'on spécule sur la possibilité que sa carrière soit terminée.

«On va dire ça. Ce n'est pas ce que j'aurais voulu qu'il se produise, et ce n'est pas ce que j'avais prévu qu'il se produise, a résumé Woods. Mais si ça doit arriver, alors ça arrivera. Je suis serein avec ça.»

- Avec Agence France-Presse