À sa huitième année sur le circuit de golf professionnel, Jason Day a atteint un palier important dans sa carrière en remportant, dimanche, le Championnat de la PGA. La progression aura été graduelle.

Âgé de 27 ans, Day admirait les méthodes de travail de Tiger Woods pendant son enfance en Australie, et il a perfectionné son élan avec l'aide de Colin Swatton, son cadet actuel.

Personne ne mettait en doute ses habiletés, mais plusieurs se demandaient s'il allait finir par collectionner les trophées. Il lui a fallu trois ans pour signer une première victoire sur le circuit professionnel - au Championnat Byron Nelson - et quatre années de plus pour ajouter un deuxième titre.

En cours de route, il a maintes fois été blessé, trop souvent à son goût, et on chuchotait qu'il ne produisait pas lors des grandes occasions. Un tel discours ne tient plus la route. Day s'est hissé parmi le top 3 du golf, une position qu'il devrait être en mesure de maintenir.

«Tant que je serai en bonne santé, je pense pouvoir être parmi les meilleurs pendant longtemps, a affirmé Day. J'espère encore réaliser mon objectif numéro un, soit celui de devenir le meilleur joueur au monde. Je demeure motivé et affamé, même après cette victoire.»

La route a été cahoteuse dans la vie de Day, et l'Australien avait toutes les raisons au monde de s'attendre à croiser des obstacles sur le parcours accidenté de Whistling Straits dimanche après-midi.

Day partageait le premier rang après 54 trous à l'Omnium des États-Unis. Il avait alors dû démontrer une incroyable force de caractère pour simplement terminer sa ronde, après avoir dû surmonter des problèmes liés au vertige. Mais il a dû se contenter d'un score de 74 lors du parcours final.

Un mois plus tard, à l'Omnium britannique, il s'est de nouveau retrouvé à égalité en tête après trois rondes. Toutefois, il a raté la prolongation par un coup lorsque son roulé d'une distance de 30 pieds, au 18e trou, s'est arrêté à 12 pouces de la cible.

Cette fois-ci, il bénéficiait au moins d'une avance de deux coups mais il ne pouvait se permettre de laisser filer une autre opportunité. Il craignait des cicatrices psychologiques s'il n'achevait pas le travail.

Et comme si la pression n'était déjà pas suffisamment grande, il formait un duo avec l'Américain Jordan Spieth, numéro un au monde et vainqueur des deux premiers tournois majeurs de 2015.

En bout de ligne, c'est ce scénario qui a rendu le triomphe de Day encore plus impressionnant. Le plan de match de Spieth visait à rattraper Day avant le neuvième trou. Mais le Texan a rapidement remarqué que l'Australien multipliait les coups de canon des tertres de départ et qu'il serait difficile de le battre.

Day a davantage compliqué les choses pour Spieth en calant un roulé de 50 pieds pour un oiselet, sur le septième vert. Personne ne s'est approché à moins de deux coups de l'Australien, dimanche.

«Il jouait comme s'il avait gagné sept ou huit tournois majeurs auparavant», a lancé Spieth.

Le plus beau compliment lui a été adressé dans la roulotte des officiels, lorsque Spieth lui a dit qu'il n'y a rien qu'il pouvait faire.

«C'est une sensation agréable lorsque quelqu'un comme Jordan, qui joue de façon phénoménale présentement, vous dit une telle chose, a admis Day, qui est devenu le premier joueur à retrancher 20 coups à la normale lors d'un tournoi majeur.

«Ça signifie qu'il a tout donné sur le terrain et que le niveau de mon jeu cette semaine a été à ce point meilleur que celui de tous les autres golfeurs.»