Quand il est arrivé à Augusta, l'an dernier, Adam Scott était en train de devenir l'un des joueurs dont on dit qu'ils sont les meilleurs... à ne pas avoir gagné un tournoi majeur.

Cette lacune à son palmarès l'importunait d'autant plus qu'il avait gâché, dans les mois précédents, plusieurs chances de la combler, à l'Omnium britannique notamment.

Ajoutez à cela qu'aucun Australien n'avait remporté le Tournoi des Maîtres, pas même Greg Norman, qui avait pourtant souvent flirté avec la victoire. Mais tout cela a pris fin lors de ce 77e «Masters», quand Scott a résisté à la pression et à l'Argentin Angel Cabrera pour remporter le tournoi en prolongation.

Du jour au lendemain, sa vie a changé. «Gagner le Tournoi des Maîtres procure un sentiment d'accomplissement incomparable, a raconté le golfeur de 33 ans, en conférence de presse à Augusta. Quand on m'a remis le veston vert, j'ai eu l'impression d'avoir finalement atteint le but que je m'étais fixé au début de ma carrière.

«Et être champion du Masters a été une merveilleuse expérience au cours des 12 derniers mois. Il n'y a pas eu beaucoup de jours où je n'ai pas jeté un coup d'oeil à mon veston... Et chaque fois, je me disais que cela valait bien tous les efforts supplémentaires, tous les sacrifices que j'ai dû faire pour arriver là. Et j'avoue que c'était amusant de voir la réaction des gens quand je le sortais du placard...»

La victoire de Scott a été accueillie comme un formidable exploit dans son pays et Norman a été parmi les premiers à le féliciter. «Greg a été le meilleur joueur du monde pendant plusieurs années et il a connu une carrière phénoménale. Avant de gagner ici, je considérais comme un honneur d'être comparé à lui, de voir que les gens pensaient que je pouvais aussi bien faire au golf.

«Cela dit, c'est certain que mon image a changé après ma victoire, quand je suis rentré en Australie. Je suis maintenant davantage reconnu comme Adam Scott et non comme un autre joueur qui pourrait être comme Greg Norman.»

En plus de la popularité et de la reconnaissance, ce premier titre majeur a aussi procuré à Scott une grande confiance en ses moyens. «J'ai essayé de conserver l'élan du Masters pendant le reste de la saison et je crois avoir fait du bon travail en ce sens, a-t-il souligné. Même si je n'ai pas gagné un autre titre majeur, j'ai gagné d'autres tournois et j'ai terminé l'année en force sur le circuit australien (deux victoires et une deuxième place en trois semaines).

Scott n'a disputé que cinq tournois cette saison, avec une troisième place et trois top 10. L'année dernière, il n'avait pas joué en compétition pendant près d'un mois avant d'arriver à Augusta et cela ne l'avait pas empêché de gagner.

L'Australien pourrait d'ailleurs s'emparer du premier rang mondial ce week-end, en l'absence de Tiger Woods. Une troisième place lui suffirait, mais ce serait étonnant qu'il s'en contente...

Une ronde à Augusta avec son père

L'un des privilèges d'être champion à Augusta, c'est qu'on devient membre du club et qu'on peut y inviter un autre joueur, le dimanche précédant le tournoi.

 Adam Scott a ainsi pu réaliser le rêve de son père Phil. «C'est très touchant pour moi, sûrement l'un des plus beaux moments de ma vie, a raconté Adam.

«Nous sommes une famille de golfeurs et jouer ensemble à Augusta est évidemment la réalisation d'un rêve, surtout cette année, en tant que champion en titre.»

Très ému, M. Scott a résumé: «Je n'aurais jamais pensé jouer ici avec mon fils. C'est tout simplement fantastique...»