Les amateurs sont souvent étonnés par la décontraction des golfeurs du Circuit des Champions, même pendant les compétitions. À de rares exceptions - et à condition bien sûr de respecter leur intimité - les joueurs sont abordables et n'hésitent pas à échanger avec les spectateurs.

Des joueurs comme Mark Calcavecchia ou Rocco Mediate semblent toujours s'amuser et même des personnages plus cérébraux, Bernhard Langer, par exemple, trouvent le moyen d'être détendus sur les parcours.

Cela n'exclut toutefois pas une grande rigueur dans leur préparation. «Langer est arrivé à Montréal mardi, mais son cadet était là depuis plusieurs jours déjà, a expliqué Dave Skitt, le directeur du tournoi. Il a passé plusieurs heures sur le parcours avec des instruments pour mesurer les distances, mais aussi les pentes, sur les verts en particulier.

«Quand Bernhard est arrivé, il avait donc déjà une excellente idée de ce qui l'attendait, ce qui ne l'a pas empêché de tout vérifier et d'effectuer d'autres mesures pendant les rondes d'entraînement et les compétitions "pro-am".»

L'expérience des joueurs est également un atout précieux et on a souvent l'impression que les joueurs fonctionnent un peu sur le «pilote automatique». Là aussi, il faut distinguer entre la nonchalance et la confiance.

Mediate expliquait en début de semaine: «Le golf n'est pas une science complexe; il suffit d'aller du point A au point B le plus efficacement possible. Je sais ce que j'ai à faire et j'ai confiance que je peux le faire. Quand j'ai un coup à jouer, je prends ma position, je visualise le coup et je frappe. J'ai besoin de huit secondes, c'est tout!»

Selon Mediate, il ne faut pas trop réfléchir à ses coups. «Si vous ne pensez pas que vous pouvez réussir un coup, il y a peu de chances que vous le réussissiez. Et même si vous pensez que vous pouvez le réussir, vous ne le réussirez peut-être pas! Le golf est un jeu difficile, pensez plutôt à passer une belle journée.»

C'est ce que feront la plupart des golfeurs, ce week-end, au Championnat de Montréal, sans toutefois oublier la compétition. «Jouer de façon détendue ne veut pas dire que nous ne nous préoccupons pas du résultat, précise Mediate. Tout le monde veut gagner. Mais à la fin de la journée, ça ne me dérange pas de perdre si j'ai fait de mon mieux.»

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Bourassa et Brisebois, 40 ans plus tard

Le coup de départ protocolaire du Championnat sera frappé ce matin à 10h par Jocelyne Bourassa, la grande dame du golf québécois, dont on célèbre cette année le 40e anniversaire de sa victoire au tournoi La Canadienne du circuit de la LPGA. L'exploit, jamais réussi auparavant, n'a jamais été répété. Mme Bourassa, qui continue d'oeuvrer au développement du golf féminin, sera accompagnée par notre distingué collègue Mario Brisebois, qui était son cadet, il y a 40 ans, au Club municipal de Montréal.