Après une domination des joueurs européens - Lee Westwood, Luke Donald ou Rory McIlRoy -, il n'a fallu que quelques mois à l'Américain Tiger Woods pour retrouver le sommet du classement mondial du golf.

Déjà vainqueur de cinq tournois cette saison, Woods a repris le premier rang avec des performances dominantes, comme cette victoire par sept coups, dimanche dernier, à l'Invitation WGC-Bridgestone. Mais le numéro un mondial n'a pas remporté de titre majeur depuis plus de cinq ans, et c'est là le véritable baromètre de ses succès.

Bloqué à 14 titres du Grand Chelem depuis l'Omnium des États-Unis de 2008, Woods rêve de battre la marque de 18 titres majeurs de Jack Nicklaus. «Cette disette est sûrement la plus longue de ma carrière et c'est vrai que le 15e titre est difficile à obtenir», a reconnu le golfeur de 37 ans, mardi, en conférence de presse au club Oak Hill de Rochester (New York), où est disputé à compter d'aujourd'hui le Championnat de la PGA, dernier tournoi majeur de la saison.

«Je crois toutefois m'être souvent placé en position pour gagner des tournois majeurs, a rappelé Woods. Cette saison, j'étais en bonne position en dernière ronde à l'Omnium britannique, au Tournoi des Maîtres aussi, mais je n'ai pu en profiter. Je crois que si je continue de jouer de cette façon, d'être dans la lutte pour la victoire le dimanche après-midi, je vais finir par gagner à nouveau.»

Le problème pour Woods, c'est surtout son incapacité à bien faire les week-ends en Grand Chelem. Depuis deux ans, il n'a pas réussi une seule ronde de moins de 70 dans les deux dernières rondes des tournois majeurs. C'est souvent son fer droit qui l'a trahi, et Woods sait qu'il devra mieux faire sur les verts, l'une des principales difficultés à Oak Hill en raison de conditions météorologiques capricieuses cet été.

«Ils ont beaucoup travaillé sur les verts et je ne doute pas qu'ils seront très rapides quand le tournoi va débuter, et encore plus dimanche... Ce sera important de bien sentir les verts et d'ajuster son jeu en conséquence.»

Déjà quatre fois vainqueur du Championnat de la PGA, Woods semble avoir les atouts pour s'imposer de nouveau en tournoi majeur, mais peut-il le faire sur l'East Course d'Oak Hill? En 2003, quand le parcours avait accueilli le Championnat, il n'avait pu faire mieux qu'une fiche de +12, la pire de sa carrière en majeur avant de conclure à +13, cette année, à l'Omnium des États-Unis.

D'autres sont peut-être mieux armés que lui pour affronter un tel parcours où il faut des nerfs d'acier. Mickelson, qui a remporté une victoire extrêmement populaire à l'Omnium britannique après avoir failli enlever l'Omnium des États-Unis, est dans une forme exceptionnelle.

Mardi, en conférence de presse, il a affiché une belle sérénité. «Cette saison a été chargée d'émotions et je ne doute pas que nous en vivrons d'autres cette semaine, a déclaré le gaucher de 43 ans. J'ai toujours aimé ce tournoi, c'est la dernière chance de remporter un tournoi majeur chaque saison et cela lui donne une tension spéciale.»

L'Australien Adam Scott, vainqueur du Tournoi des Maîtres, est toujours redoutable en Grand Chelem, et il a souligné en point de presse qu'il croyait arriver, à 33 ans, dans les meilleures saisons de sa carrière.

Parmi les négligés, il ne faudrait pas oublier le Suédois Henrik Stenson, deuxième à l'Omnium britannique et encore dimanche dernier à l'Invitation WGC-Bridgestone, ou l'Américain Hunter Mahan, qui a quitté l'Omnium canadien après deux rondes, alors qu'il était pourtant en tête, pour aller rejoindre sa femme Kandi et assister à la naissance de leur premier enfant.

Et McIlroy? Le vainqueur de l'an dernier n'a rien fait qui vaille cette saison et avoue s'être souvent senti perdu sur les parcours. Ce serait bien étonnant qu'il retrouve son chemin à Oak Hill...