La confiance d'un golfeur est une affaire fragile. Même les meilleurs connaissent des périodes de doutes et sont toujours en train de remettre en question les recettes qui leur ont pourtant permis d'obtenir du succès.

Le dernier week-end a permis d'observer plusieurs champions qui entretiennent des rapports très différents avec cette fameuse «confiance».

La Coréenne Inbee Park, incroyablement dominante lors de l'Omnium féminin des États-Unis, a fait preuve d'une belle assurance tout au long de cette compétition disputée sur le difficile parcours du club Sebonack. Celle qui est devenue la deuxième golfeuse à remporter les trois premiers tournois majeurs de la saison, a particulièrement bien géré les rondes du week-end, toujours les plus exigeantes en tournoi majeur.

Park a même déclaré après sa victoire: «J'étais très calme sur le terrain. Dès que j'y ai mis les pieds, ce matin, toute la pression est disparue. J'étais pourtant très nerveuse hier soir et toute la nuit...»

La joueuse de 24 ans a raconté qu'elle croyait être une «meilleure personne» quand elle est sur un terrain de golf, une référence à une grande insécurité dans sa vie de tous les jours. Petite et ronde, Park a longtemps dû composer avec une piètre estime d'elle-même et reconnaît qu'elle reste mal à l'aise hors des parcours.

Le problème, c'est qu'elle est maintenant la plus grande vedette du golf féminin et qu'elle doit justement multiplier les apparitions publiques. Lundi, elle a fait la tournée de grands médias new-yorkais avec son trophée de l'Omnium américain.

«Je suis quand même plus mature qu'à mes débuts sur le circuit, a-t-elle estimé en conférence de presse. Je suis bien entourée - [par ses parents et ses collègues coréennes, ses meilleures amies] - et chaque bonne performance, chaque victoire, m'aide à devenir plus sûre de moi.»

Soixante-trois ans après Babe Zaharias, Park a remporté les trois premiers majeurs de la saison, mais alors que l'Américaine avait ainsi complété son Grand Chelem, la Coréenne devra encore remporter l'Omnium britannique féminin et le Masters Evian pour achever le sien. La commande est évidemment tout autre maintenant qu'on a ajouté un cinquième titre majeur au calendrier, et Park préfère ne pas trop y penser.

«Je ne me considère certainement pas encore au niveau des grandes golfeuses de l'histoire, les Zaharias, Sorenstam, Ochoa, Tseng... Comme elles, je rêve de remporter tous les tournois majeurs au cours de ma carrière, pas nécessairement la même année!»

Un golfeur revient, un autre se cherche

À deux semaines de l'Omnium britannique, les Britanniques suivent évidemment avec intérêt les performances de leurs meilleurs joueurs. La victoire de l'Anglais Paul Casey, le week-end dernier à l'Omnium d'Irlande, a ainsi été d'autant mieux accueillie que l'ancien numéro trois mondial avait été ralenti par les blessures au cours des dernières années.

«Je me sens comme si j'avais remporté la première victoire de ma vie, a expliqué le golfeur de 35 ans, vainqueur de 15 titres en carrière. Psychologiquement, c'est énorme. Je savais que mon jeu était revenu à un bon niveau, mais je me débattais avec un problème de confiance. Remporter cette victoire me prouve que je suis encore capable de rivaliser avec les meilleurs, comme je l'ai déjà fait pendant une dizaine d'années.»

À l'inverse, le numéro deux mondial Rory McIlroy a connu un autre week-end décevant en Irlande. «Rien ne fonctionne dans mon jeu présentement et je me sens un peu perdu, a reconnu l'Irlandais du Nord. Je me débrouille bien au champ d'exercices, mais je perds toute confiance dès que j'arrive sur le parcours...»

Le capitaine de l'équipe européenne de Coupe Ryder, l'Irlandais Paul McGinley, a noté le week-end dernier que si certains golfeurs restaient toujours égaux à eux-mêmes, d'autres connaissaient des carrières en dents de scie. «Je crois que c'est dans les gènes de Rory d'être un golfeur avec des hauts et des bas. Et il devra apprendre à vivre avec ça pour le reste de sa carrière.»

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CETTE SEMAINE

> PGA: CLASSIQUE GREENBRIER

Au club Greenbrier Resort de White Sulphur Springs, Virginie-Occidentale.

Bourse: 6,3 millions; 1,134 million au champion.

Champion en titre: Ted Potter Jr., É.-U.

Note: Il s'agit de l'avant-dernier tournoi avant l'Omnium britannique à Muirfield. La Classique John Deere suivra la semaine prochaine, alors que la plupart des meilleurs joueurs seront déjà en Écosse.

> EUROPÉEN: OMNIUM DE FRANCE

Au Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines, France.

Bourse: 3,91 millions; 651 200 $ au champion.

Champion en titre: Marcel Siem, Allemagne.

Note: L'Omnium d'Écosse sera présenté la semaine prochaine.

LES CIRCUITS DE LA LPGA ET DES CHAMPIONS FONT RELÂCHE.

Note: Les golfeuses reprendront la compétition la semaine prochaine à Waterloo, en Ontario, pour la Classique Financière Manulife.

> EUROPÉEN SENIOR: OMNIUM SENIOR DE BAD RAGAZ

Au club Bad Ragaz, de Bad Ragaz, en Suisse.

Note: Le Québécois JeanLaforce dispute son troisième tournoi de la saison

en Europe.