L'Anglais Justin Rose, longtemps l'un des meilleurs «espoirs» du golf britannique, a confirmé dimanche son grand talent en enlevant le 113e Omnium des États-Unis sur le terrible parcours de Merion. Son cumulatif de 281 (+1) lui a permis de devancer par deux coups l'Américain Phil Mickelson et l'Australien Jason Day.

Meilleur amateur à l'Omnium britannique de 1998, Rose est à 32 ans le premier Anglais champion en tournoi majeur depuis 18 ans, le premier à l'Omnium des États-Unis depuis 1970. Dimanche, il a été le seul des prétendants au titre à jouer la normale, 70, avec cinq oiselets et cinq bogueys. Il a certes cédé deux coups aux 14e et 16e trous, mais il a réussi à retrouver le contrôle de ses nerfs pour négocier les difficiles 17e et 18e trous avec deux normales.

«Je commençais à douter que je puisse un jour m'imposer en tournoi majeur, mais mon entourage m'encourageait sans cesse. Après le Tournoi des Maîtres - (où il a pris la 25e place après avoir été brièvement dans la lutte) -, mon entraîneur m'a dit que mon temps approchait...»

Après son dernier coup roulé, de quelques pouces, Rose a pointé le ciel les larmes aux yeux. «Je ne veux pas être trop émotif, mais c'est la fête des Pères aujourd'hui et je ne peux m'empêcher de penser que mon père, là-haut, y a sûrement été pour quelque chose dans cette victoire.»

Rose a aussi salué ses deux enfants, Leo et Charlotte, dont les noms étaient inscrits sur ses chaussures tout au long de la compétition. Mais c'est toutefois un autre père, Mickelson, qui a été le plus suivi tout au long de cette dernière ronde.

L'Américain, cinq fois deuxième de l'Omnium, avait été en tête au terme des trois premières rondes et il semblait tout désigné pour la victoire alors qu'il célébrait son 43e anniversaire. Après un début de ronde difficile, il a réussi un aigle au 10e trou en calant un coup d'approche, reprenant le premier rang et ravivant ses espoirs.

«Je ne croyais pas avoir gagné - je savais qu'il restait huit trous très difficiles -, mais j'avais l'impression d'avoir enfin réussi à tirer avantage de mon excellent jeu jusque-là», a expliqué Mickelson, visiblement déçu par le résultat. «C'est difficile à accepter, une grosse déception. C'était sûrement ma meilleure chance de gagner l'Omnium et je repars d'ici avec une sixième deuxième place...

«J'ai raté plusieurs chances tout au long de la journée et je n'ai malheureusement pas réussi à mettre la balle au fond de la coupe. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais de différent si j'avais la chance de recommencer cette dernière ronde.»

À 25 ans, Jason Day a obtenu une troisième deuxième place en tournois majeurs, la seconde à l'Omnium des États-Unis. «Je suis déjà venu près de la victoire souvent en Grand Chelem si on considère mon âge, a constaté l'Australien. Je dois continuer de me placer en situation pour gagner et, comme j'ai encore plusieurs tournois majeurs devant moi, je devrais bien finir par en remporter au moins un!»

Cinq golfeurs ont terminé à égalité au quatrième rang à 285 (+5): le Sud-Africain Ernie Els et les Américains Hunter Mahan, Billie Horschel et Jason Dufner. Ce dernier a réussi la meilleure ronde de la journée, un 67, mais il pouvait espérer mieux et a gâché toutes ses chances au 16e trou avec un triple boguey.

Il n'a toutefois pas été le seul à craquer devant les difficultés du redoutable parcours Est de Merion, le véritable vainqueur de cette semaine passionnante. Considéré trop court pour les golfeurs d'aujourd'hui et leurs équipements sophistiqués, le parcours s'est avéré le plus difficile de l'histoire récente de l'Omnium des États-Unis.

Aucun oiselet n'a été réussi sur le 18e trou après vendredi. L'ensemble du peloton a cédé plus de deux coups à la normale en moyenne sur les cinq derniers trous. On pourrait poursuivre la liste des statistiques catastrophiques pendant plusieurs lignes tant les joueurs ont éprouvé des difficultés.

Réputé pour être le tournoi le plus exigeant, l'Omnium des États-Unis a donc été fidèle à sa tradition. À l'occasion de la fête des Pères, il y a quelque chose de rassurant à constater que les parcours historiques comme ceux de Merion sont encore d'actualité.