Son premier coup de départ a frappé deux pins du côté gauche de l'allée au 13e trou, avant de terminer sa course du mauvais côté de Rae's Creek. Tiger Woods a de nouveau tenté sa chance, et le résultat n'a guère été meilleur. Les spectateurs qui l'observaient à partir de l'allée ont simplement entendu une autre balle se retrouver dans les buissons.

«Il en frappe une autre», a annoncé un homme à partir des gradins.

Son troisième coup de départ, frappé avec un fer d'allée, a forcé les spectateurs à trouver refuge sous les arbres puisque sa balle a suivi une trajectoire courbe, avant de frapper une branche de pin et de s'immobiliser dans la deuxième coupe d'herbe longue.

Woods a disputé neuf trous mercredi matin lors de sa dernière ronde d'entraînement avant le Tournoi des Maîtres, et la qualité de son jeu était sans importance. Ses tentatives sur le tertre de départ du 13e trou ont simplement servi à lui rappeler que tout peut rapidement s'effondrer au Augusta National, même pour le joueur no 1 un monde.

Rappelez-vous de Woods quand il était au sommet de son art.

En 2000, il avait signé dix victoires, dont trois majeures, et n'avait pas terminé au-delà du cinquième rang lors de 19 de ses 22 tournois à travers le monde. Avant le Tournoi des Maîtres, il avait gagné ou terminé deuxième à dix de ses 11 tournois précédents sur le circuit de la PGA. On croyait que tous les golfeurs allaient jouer pour la deuxième place cette année-là à Augusta.

Et qu'est-ce qui c'était produit?

Woods avait commis un double boguey et un triple boguey en l'espace de trois trous, avait remis une carte de 75 lors de la première ronde et ne s'en était jamais remis.

Les attentes envers Woods ne sont pas aussi fortes cette année, mais c'est son nom qui revient le plus souvent dans les conversations. Ceux qui ont joué avec lui ou qui l'ont observé disent qu'il ne rate jamais ses coups. Son jeu sur les verts est excellent depuis qu'il a reçu un conseil de Steve Stricker à Doral le mois dernier. Et on voit le résultat. Woods a gagné ses deux derniers tournois, à Doral et à Bay Hill, et ce, sans trop de difficulté.

Quand le Tournoi des Maîtres débutera jeudi, il sera le grand favori afin de mettre fin à sa disette de cinq ans aux tournois majeurs. Il pourrait aussi gagner un premier veston vert depuis 2005.

Le problème, c'est que le Augusta National n'avantage pas toujours les favoris.

«Évidemment, Tiger, c'est Tiger», a rappelé Scott Piercy, qui jouera en compagnie de Woods et de Luke Donald lors des deux premières rondes. «Il aura toujours cette cible dans le dos. Il le sait, et c'est ce qu'il veut. Mais il y a plusieurs golfeurs qui se rapprochent de lui. Et les dieux du golf, ou peu importe comment vous les appelez, jouent un rôle important dans la victoire. Un bond ici, un bond là. La balle qui contourne la coupe, la balle qui tombe dans la coupe.»

Angel Cabrera avait profité d'un de ces bonds sur un pin en direction de l'allée pour ainsi inscrire une normale au 18e en 2009 et l'emporter sur le trou suivant, en prolongation. Oui, il avait déjà gagné l'Omnium des États-Unis, mais l'Argentin occupait le 69e échelon mondial cette année-là, le plus bas classement occupé par un champion du Tournoi des Maîtres.

Le trou s'est retrouvé dans le chemin de la balle de Charl Schwartzel à deux reprises en 2011, une fois après une approche coupée au premier trou pour un oiselet et une autre fois à la suite de son troisième coup à partir de l'allée pour un aigle au troisième vert. Il avait terminé sa ronde avec quatre oiselets consécutifs et avait remporté les grands honneurs.

Cela fait maintenant 11 ans que le joueur no 1 au monde - Woods - a gagné le Tournoi des Maîtres.

Nick Faldo, triple champion à Augusta, ne les a pas tous nommés, mais sa liste était longue quand il a parlé de la vingtaine de joueurs qui pourraient gagner le tournoi.

«Oui, Tiger est le favori, a admis Faldo. Il est fort. Il est déterminé. Nous verrons. Mais il sera pourchassé par beaucoup de bons golfeurs.»