Véritable boule d'émotions, Bubba Watson pourrait exploser en fin de semaine dans le cadre de la Coupe Ryder.

«C'est la première fois que j'aurai la chance de défendre les couleurs des États-Unis à la maison. Je suis très motivé et les partisans ont moussé cette motivation depuis le début de la semaine. Ça s'amplifiera en fin de semaine. J'espère simplement que tout en nous appuyant sans réserve, les amateurs sauront, comme ce fut le cas en Écosse il y a deux ans, reconnaître et apprécier les bons coups des adversaires», a indiqué Watson.

Après une saison auréolée d'un premier titre majeur au Tournoi des Maîtres et par l'adoption de son premier fils, Bubba reconnaît que la Coupe Ryder serait une prime de grande valeur.

L'émotif golfeur reconnaît aussi que la gestion de ses émotions sera un facteur important dans sa quête de succès.

«Nous voulons tellement ramener ce trophée à la maison qu'il faudra sans doute s'offrir un peu de recul pour ne pas être débalancés par l'enthousiasme et la pression. Je devrai peut-être marcher plus lentement, ralentir mon jeu pour éviter d'être emporté. En plus de la pression reliée à l'événement et à celle générée par les fans, la Coupe Ryder est spéciale pour moi. Car c'est en Écosse, il y a deux ans, que j'ai joué pour la dernière fois devant mon père qui est décédé après cette compétition. Plusieurs sentiments se bousculeront dans ma tête en fin de semaine. Des sentiments avec lesquels je ne dois pas composer habituellement. Je devrai donc exercer beaucoup de contrôle et vraiment y aller un coup à la fois.»

Plus long cogneur de l'équipe américaine - un titre que Dustin Johnson pourrait mettre en péril - Bubba Watson pourrait affronter un plus long cogneur que lui si le sort devait le placer en duel avec le seul golfeur recrue de l'équipe européenne: le Belge Nicolas Colsaerts.

Un défi que Watson aimerait bien relever.

«Je suis d'abord et avant tout un fan de golf. Je l'étais quand j'étais jeune et je le suis encore. Le fan en moi adorerait le voir jouer de près. Je ne le connais pas du tout. Je ne l'ai même jamais vu s'élancer. Ce serait donc très plaisant de me mesurer à lui. Outre la distance des coups de départ, j'aimerais être le premier à m'élancer sur les coups d'approche afin de pouvoir apprécier son talent par la suite.

Habitué à dévoiler ses émotions - les positives comme les négatives - au grand jour, Bubba Watson pourrait verser quelques larmes en fin de semaine, voire exploser s'il devait connaître des déboires ou vivre la gloire de la victoire.

De fait, il a déjà versé ses premières larmes.

«Mardi, lors de la première journée d'entraînement, les fans m'ont accueilli avec une belle ovation au premier tertre. Je ne m'attendais pas à ça si tôt en semaine. C'était spécial. C'était un grand honneur. Je suis peut-être venu les yeux pleins d'eau, mais personne ne l'a remarqué. Ça s'est donc bien passé.»

Kuchar et Simpson

Outre Watson, ses coéquipiers Webb Simpson et Matt Kuchar ont défilé dans la salle d'entrevue au centre de presse ce matin avant de prendre le terrain d'assaut.

L'une des quatre recrues de l'équipe américaine, Simpson, malgré le fait qu'il ait remporté l'Omnium des États-Unis, l'été dernier, à San Francisco, a reconnu que l'importance de l'événement le plaçait face à l'inconnu.

«Cela fait quelques années déjà que je suis sur le circuit de la PGA. Je suis habitué à la pression, aux foules. J'ai même déjà défendu les couleurs des États-Unis à la Coupe des Présidents et à la Coupe Walker. Mais être à la Coupe Ryder me permet de réaliser un rêve. Mardi, lors de la première ronde d'entraînement, j'ai parlé longuement avec Keegan (Bradley) qui est un bon copain. Nous avons échangé sur la pression du premier coup de départ et sommes partis à rire tellement nous sommes heureux et bénis de pouvoir être ici.»

Matt Kuchar, qui en est à sa deuxième présence en Coupe Ryder, a passé plus de temps à répondre aux questions reliées à ses talents au ping-pong qu'à ceux de golfeur.

«Nous avons trois tables et les matchs se succèdent beaucoup. C'est une façon de se détendre, de compétitionner tout en tissant des liens. Je joue depuis que je suis tout jeune. J'affrontais mon père dans le garage. Il m'a fallu du temps avant d'arriver à le battre, mais je suis devenu un bon joueur au fil des ans», a souligné Kuchar.

En matière de golf, Kuchar se dit fin prêt à prendre le terrain d'assaut pour la vraie compétition.

______________________________________________

D'une allée à l'autre...

Après avoir parcouru les neuf premiers trous lors de la ronde d'entraînement de mercredi, les membres de l'équipe européenne ont parcouru les neuf derniers en matinée jeudi.

* **

Indication supplémentaire qu'ils pourraient faire la paire dès vendredi dans les compétitions par équipe, Phil Mickelson et Keegan Bradley ont été les premiers à amorcer la troisième ronde d'entraînement. Une ronde qu'il ont parcourue à deux seulement. Jim Furyk, Webb Simpson, Brandt Snedeker et Bubba Watson formaient un premier quatuor. Dustin Johnson, Matt Kuchar, Steve Stricker et Tiger Woods en formaient un autre. Zach Johnson et Jason Dufner ont joué ensemble.

* * *

Une fois les dernières rondes d'entraînement complétées, les joueurs des deux équipes retraiteront dans leur vestiaire d'où ils sortiront en fin d'après-midi (16h à Chicago - 17h à Montréal) pour prendre part à la grande cérémonie d'ouverture. Autour de la précieuse Coupe Ryder, les joueurs des deux camps seront présentés aux spectateurs devant le palais de style byzantin qui sert de chalet au très chic club de golf de Medinah.

* * *

La compétition débutera vendredi matin à 8h.

> Réagissez sur le blogue de François Gagnon