Deux ans après l'effondrement de sa vie privée et de sa carrière professionnelle, Tiger Woods a enfin retrouvé le chemin de la victoire.

Accusant un coup de retard avec deux trous à jouer, Woods a enchaîné deux oiselets pour remporter le Défi mondial Chevron par un coup devant l'ancien champion du Tournoi des Maîtres Zach Johnson, dimanche.

Woods a calé un roulé de six pieds pour l'oiselet au 18e trou et ainsi signé une carte de 69 (moins-3). Il a serré le poing quand la balle a trouvé le fond de la coupe et a enfin pu célébrer.

«J'ai été dans la course deux fois cette année, ce qui n'est pas beaucoup, a dit Woods. C'était ma troisième chance de gagner. J'y suis parvenu.»

Il s'agissait pour Woods d'une 83e victoire en carrière, tous circuits confondus, mais de sa première depuis le Tournoi des Maîtres australien le 15 novembre 2009, soit depuis 749 jours et 26 tournois officiels. Woods avait expédié sa voiture dans un muret près de son domicile le soir de l'Action de grâce il y a deux ans, avant qu'un scandale sexuel détruise son image publique.

Il a ensuite changé d'instructeur et a été ennuyé par des blessures. Il a raté deux tournois majeurs cet été et n'avait pas atteint le seuil de qualification lors d'un autre.

Maintenant, il est clair que Woods est de retour sur la bonne voie.

«Le plus important, c'est qu'il soit en santé, a rappelé Johnson. Il est le joueur le plus expérimenté et le meilleur golfeur avec qui j'ai joué. Peu importe la situation, il sait comment réussir les coups et gagner.»

Cette victoire le fait passer du 52e au 21e rang au classement mondial et change les attentes en vue de la saison 2012. Woods ne jouera pas avant le début de l'année prochaine - à Abu Dhabi, à la fin du mois de janvier.

Quand on lui a demandé s'il ressentait de la joie, de la satisfaction ou s'il était simplement soulagé, Woods a souri et a répondu: «Je me sens super, peu importe ce que c'est».

Johnson a offert une bonne opposition à Woods. Il détenait une avance d'un coup avant la ronde finale et a tiré de l'arrière seulement pendant trois trous. Johnson a inscrit un oiselet au 13e, a réussi une difficile normale au 14e en calant son approche à partir du bas du vert et a semblé prendre le contrôle grâce à un oiselet au 16e.

Johnson croyait aussi que son roulé pour l'oiselet au 17e allait trouver le fond de la coupe, mais la balle a refusé de tomber. Woods, qui commençait à manquer de temps, a calé son roulé pour créer l'impasse et le tournoi s'est joué au 18e.

Johnson a raté un roulé de 15 pieds pour l'oiselet, ce qui a mis la table pour Woods. Même si ce dernier n'a pas été souvent dans cette situation au cours des deux dernières années, Woods a mis la touche finale d'une manière familière.

«Je me sentais normal, très confortable, a noté Woods. J'ai été dans cette situation si souvent. Je me sens confortable quand cette situation se présente. Est-ce que j'étais nerveux? Absolument. Je suis toujours nerveux dans cette situation. Mais je me sens confortable et j'aime être dans cette situation. Pour une raison quelconque, je trouve ça réconfortant d'être en position de gagner.»

Johnson a bouclé sa ronde en 71 coups et a conclu le tournoi au deuxième rang. Paul Casey, qui avait remis une carte de 79 lors de la première ronde, a joué une troisième ronde de suite de moins de 70 et a terminé au troisième rang à moins-5.

«Tiger peut avoir une longue carrière, a dit Casey. Peut-être que dans 10 ans nous aurons oublié les deux dernières années.»