L'Omnium britannique fête son 150e anniversaire cette semaine et comme il se doit, le berceau du golf, là ou tout a commencé, The Old Course à St. Andrews, en Écosse, recevra l'élite mondiale.

St. Andrews, surnommée «the Old Grey Toon» (la vieille ville grise, avec l'accent du coin), est un peu beaucoup la Mecque des golfeurs. Le voyage qu'on doit faire une fois dans sa vie. Pour le golf, l'histoire, et pour ceux qui apprécient ce genre de choses, la bière et le scotch. La ville est grise par la couleur de ses bâtiments, de la mer du Nord et du ciel, les habitants ont aussi un peu le teint gris, forcément.

Le parcours de St. Andrews n'est pas gris, mais il n'est pas vraiment vert non plus. En plein été, il tire plus sur le jaune que sur le vert, mais là-bas on ne s'en fait pas trop avec ça. S'il pleut, il est presque vert sinon, il est presque jaune, on laisse la nature s'occuper de ces détails et elle le fait très bien. Le parcours comme tel est pour plusieurs un goût acquis. Il n'est pas clairement défini, il y a plusieurs façons de jouer chaque trou et on doit toutes les explorer à un moment ou l'autre car le vent peut souffler si fort qu'il change la donne complètement.

Des fosses de sable dont on ignorait même l'existence sont maintenant en jeu et on doit absolument éviter toutes les fosses, surtout celles qui portent un nom. The Principal's Nose, the Coffin Bunkers, the Hell Bunker ou the Road Bunker - avec sa face verticale - sont autant d'endroits qu'on est mieux de photographier que d'avoir à y jouer si on veut ramener une carte de pointage décente.

Un trou qui est toujours à surveiller est le 17e, the Road Hole, qui était considéré comme la normale 4 la plus difficile au monde et on l'a allongée d'un quarantaine de verges. Elle en fait maintenant 495 des départs les plus reculés. On doit idéalement survoler une espèce d'entrepôt à la droite de l'allée, un coup qui doit franchir un minimum de 260 verges par la voie des airs pour se laisser un long coup d'un angle intéressant. Le vert est protégé à sa gauche par le Road Bunker et tout ce qui sera dirigé à droite ou au-delà du vert se retrouvera hors limite ou sur la route. Il n'y a pas d'allègement si votre balle est sur la route et plusieurs optent pour le fer droit pour jouer ce coup unique.

Le 18e devrait aussi fournir son lot d'émotions car, selon la direction du vent, la plupart des joueurs pourront atteindre le vert avec leur coup de départ.

Je pense qu'il faut considérer Tiger Woods comme le favori cette semaine, pas parce qu'il joue mieux que les autres, mais bien parce que le tournoi se joue sur un parcours qui lui convient bien. La précision de ses coups de départ étant son talon d'Achille, il pourra utiliser son bois 3 et son fer 2 à profusion pour se mettre en jeu et ensuite laisser sa créativité et son talent s'exprimer.

Mais je ne serais pas surpris de voir un Anglais l'emporter. Luke Donald, Paul Casey, Ian Poulter, Justin Rose et Lee Westwood sont mûrs pour une victoire majeure et cette année pourrait être la bonne. À l'Open, de toute façon, le jeu des prédictions ne veut rien dire, car tout peut arriver. En effet, qui aurait pu prévoir l'incroyable scénario qui nous a été présenté l'an dernier. Quoi? Vous ne vous en souvenez pas? Ne comptez surtout pas sur moi pour vous le rappeler...

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Jean-Louis Lamarre est professionnel au club de golf Beloeil