Les gens de l'endroit ont l'habitude de dire, dans leur patois: «Il y a la pluie et le vent, et ensuite c'est au tour du golf».

Il y a eu de la pluie. Et ensuite, du vent. Mais on n'a pas vu beaucoup de golf se jouer, mercredi, à la veille de l'Omnium britannique.

Kenny Perry voulait disputer plus d'une ronde de pratique et le mauvais temps n'allait pas l'en empêcher. Mais ça l'a incité à se demander jusqu'à quel point il voulait continuer à jouer dans des conditions que St. Andrews n'avait pas vues en 15 années à l'occasion de l'Omnium britannique.

Trois trous après son départ, alors que les gouttes s'accumulaient sur ses lunettes et que l'eau coulait abondamment sur son manteau de pluie noir devenu tout brillant, il a trouvé un raccourci à travers le Old Course pour disputer deux trous du neuf de retour tout en se dirigeant vers le chalet. En se présentant sur le tertre du 17e trou, Penny a remarqué un homme qui lui souriait sous un parapluie.

«Profitez-vous bien de notre beau temps?», a lancé l'homme avec un fort accent.

«Profiter de quoi, au juste?», a rétorqué Perry.

Au moment de quitter le 17e tertre avec Nick Watney, alors que la pluie tombait presque à l'horizontale, ils ont entendu quelqu'un rire au-dessus d'eux. C'était Ian Poulter, habillé de culottes courtes et d'un chandail, qui prenait des photos d'eux depuis le confort de sa chambre du troisième étage de l'hôtel du Old Course.

«Vous semblez bien vous amuser, les gars», leur a lancé Poulter.

Le véritable plaisir ne commencera que jeudi, quand la 139e présentation du plus vieux championnat du golf s'amorcera à St. Andrews. Le climat sera alors un facteur aussi décisif que les prouesses de Tiger Woods, Phil Mickelson ou des autres joueurs.

Et il était temps.

La dernière fois que le tournoi a été disputé à St. Andrews, il n'y avait eu que des vents forts pendant une ronde et Woods l'avait emporté par cinq coups à 274, 14 coups sous la normale. Il y a 10 ans sur les links brûlés par le soleil et la chaleur, Woods avait établi un record pour un tournoi majeur en enregistrant un 269, 19 sous la normale, pour une victoire par huit coups acquise par temps parfait. Il y avait toutefois au du mauvais temps en 1995, quand John Daly avait complété la semaine avec un 282, six sous la normale, et une victoire en prolongation.

The Royal and Ancient, l'organisme qui gère le tournoi, ne se soucie guère des scores. Elle laisse la nature décider.

«Les prévisions en vue du championnat sont du temps variable - des conditions venteuses et pluvieuses, a indiqué le directeur de la R&A Peter Dawson, peinant à retenir un sourire. Pas mal pour du golf joué sur links.»

Le champion en titre Stewart Cink a disputé huit trous, mercredi, sur ce qui lui a semblé être deux parcours distincts.

«Le neuf d'aller, tu vas tout droit avec le vent avec un petit courant un peu vers la droite, et c'est comme un rêve, a-t-il indiqué. Chaque coup que tu frappes, peu importe à quel point tu le rates, te donne une bonne position. Nous avons complété quatre trous et décidé de revenir, et dès que nous avons amorcé le 14e, c'était tout à fait le contraire. Il était impossible de frapper autre chose qu'un énorme crochet extérieur. C'est difficile de décrire à quel point c'est difficile.»

La seule véritable déception de la journée de mercredi a été l'annulation, à cause de la pluie et du vent, du Défi des champions, un tournoi hors-concours de quatre trous que devaient disputer des anciens champions du tournoi comme Lee Trevino, Gary Player, Arnold Palmer et Ben Curtis.

«J'étais sur le terrain de pratique ce matin et c'était brutal, a commenté Nick Faldo. Ça n'aurait été un spectacle intéressant pour personne.»

Il n'y avait pas grand-chose à gagner en s'aventurant à l'extérieur par une journée pareille.

«Nous avons eu du beau temps pendant deux jours, a noté Cink. Et aujourd'hui, c'était le désastre. Il n'y avait pas beaucoup de golfeurs. Mais c'est un test qui est juste.»

Selon les prévisions, il pourrait y avoir de la pluie, tout comme des passages ensoleillés, mais il y aura quasi certainement du vent - qui pourrait durer quatre jours ou bien quatre heures dans cette région de la Grande-Bretagne.

L'Anglais Justin Rose, qui a remporté deux de ses trois derniers tournois aux États-Unis, connaît bien les links de St. Andrews. Et ce, même s'il ne s'est pas qualifié pour l'Omnium de 2000 et 2005. Il a déjà une image en tête de ce qui constituerait la journée parfaite, et celle-ci comprend du vent.

«Ce serait une journée plaisante et ensoleillée, avec un vent de côté de 30 km/h. De telles conditions auraient mis tout le monde à l'épreuve, tout en laissant place à beaucoup de plaisir, a expliqué Rose. Si nous avons droit à un peu de cela, ce serait plaisant. Et si nous obtenons un peu de conditions extrêmes, ainsi soit-il. Cela fait assurément partie du charme de l'Omnium.»